En ce jour de
Noël 2015, nous allons rendre une petite visite à Paco, en fait à une cousine de
mon épouse qui demeure à Paco.
Eh oui, Paco n’est pas une personne, mais un
district, une partie, un des quartiers du vieux Manille. Ce sont les
missionnaires franciscains espagnols qui ont fondé la ville en 1580, au tout
début de la colonisation espagnole qui, pour cette partie des Philippines, a
débuté en 1571.
Paco, anciennement connu sous le nom de Dilao, est un quartier de Manille qui se situe au Sud de la rivière Pasig et à l’Est d’Ermita. Selon la légende le nom de Dilao a été donné à ce quartier en raison des nombreuses plantes amaryllis qui poussaient autrefois en abondance à cet endroit. En sachant qu’en Tagalog le mot Dilao ou plutôt Dilaw désigne la couleur jaune.
Paco, anciennement connu sous le nom de Dilao, est un quartier de Manille qui se situe au Sud de la rivière Pasig et à l’Est d’Ermita. Selon la légende le nom de Dilao a été donné à ce quartier en raison des nombreuses plantes amaryllis qui poussaient autrefois en abondance à cet endroit. En sachant qu’en Tagalog le mot Dilao ou plutôt Dilaw désigne la couleur jaune.
Pour d’autres,
le nom Dilao où Place jaune a été donné à ce quartier par les colons espagnols,
du fait des nombreux Japonais qui y vivaient, faisant ainsi référence à la
couleur de la peau de ces derniers.
Car les
Japonais se sont installés très tôt à cet endroit. Les Espagnols en recensaient
entre trois et quatre cents en 1593, mille cinq cents en 1603 et trois mille en
1606, une véritable enclave japonaise au cœur de la capitale Philippine.
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Ces Japonais vont se rebeller contre l’autorité espagnole en 1606 et 1607, mais la rébellion est rapidement matée par le colonisateur.
Leur nombre va encore augmenter en 1614 quand trois cents Japonais, Chrétiens expulsés du Japon, s’installent à Paco sous la direction de Takayama Ukon. Takayama Ukon était un noble et un samouraï Japonais dont le père avait embrassé la religion catholique. Né à Haibara-cho en 1552 dans la province de Nara, il abandonne son statut de noble et de Samouraï afin de se consacrer à sa foi chrétienne, il meurt à Manille en février 1615. Il devrait être béatifié en 2016 après l’approbation papale.
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Ces Japonais vont se rebeller contre l’autorité espagnole en 1606 et 1607, mais la rébellion est rapidement matée par le colonisateur.
Leur nombre va encore augmenter en 1614 quand trois cents Japonais, Chrétiens expulsés du Japon, s’installent à Paco sous la direction de Takayama Ukon. Takayama Ukon était un noble et un samouraï Japonais dont le père avait embrassé la religion catholique. Né à Haibara-cho en 1552 dans la province de Nara, il abandonne son statut de noble et de Samouraï afin de se consacrer à sa foi chrétienne, il meurt à Manille en février 1615. Il devrait être béatifié en 2016 après l’approbation papale.
Si le nom de
Dilao a été utilisé jusqu’en 1791, le nom de San Fernando lui fût accolé par la
suite et la ville devint San Fernando de Dilao. Au 19ème siècle un
surnom lui fût donné, Paco (ce qui veut dire Francisco) elle devint Paco de
Dilao, puis Paco comme elle est connue de nos jours.
Si Dilao a
subi plusieurs incendies et tremblements de terre durant les siècles passés, la
ville a été complètement rasée durant la Seconde Guerre mondiale ; il ne
reste rien, ou presque, de l’ancienne ville.
En ce jour de
Noël 2015, Paco ressemble à une petite ville tranquille d’une province
éloignée. Avec ses rues bordées d’arbres et le trafic automobile qui est
pratiquement nul, ce quartier de Manille ressemble à ce qu’il est, un lieu de
résidence pour la classe moyenne philippine. Pas de grands buildings, pas de
chantiers en construction, Paco demeure un havre de paix, un endroit où l’on
vit en famille dans de petits immeubles qui dépassent rarement les quatre
étages.
Il n’en est
pas de même les jours de semaine durant lesquels les gens travaillent. Quirino
Avenue, Pedro Gil, Angel Linao, Napkil Street sont des axes empruntés par les
jeepneys et autres commuters qui sillonnent Manille dans tous les sens et les
embouteillages monstrueux y sont fréquents.
Une petite
rue, ou plutôt une ruelle privée dont l’accès sera interdit aux véhicules dès
que la nuit tombera. Un petit immeuble de quatre étages, un garde de sécurité,
quelques appartements et… pas d’ascenseur. Pas de chance pour mon ménisque, la
cousine demeure au quatrième étage et les marches ne sont pas au standard, je
ne vous dis que ça.
Du quatrième
étage il est possible de voir les tours d’Ermita, celles de Makati et du Fort
et même celles de Mandaluyong, tout là-bas à l’Est. Et ça construit, ça
construit encore et toujours plus haut, l’on dépasse maintenant les cinquante
étages ! Je me demande ce que cela pourrait donner en cas d’un fort
séisme, en cas d’un tremblement de terre majeur ? Car, ne l’oublions pas,
Manille se trouve en partie sur une faille, la faille de Marikina… souhaitons
que les ingénieurs aient bien fait leurs calculs.
Quelques
pétards durant la soirée, mais relativement peu, les gens se réserveraient-ils
pour le premier janvier ? C’est assez calme et, en me promenant dans le
voisinage, je remarque que de nombreuses personnes dorment dans la rue, sur des
cartons, principalement le long d’Angel Linao Street… il n’y a pas que dans les
lieux touristiques que l’on trouve des déshérités.
Ici et là, des Karaoké sont
installés en plein air et des groupes, assis autour de tables portant des
bouteilles d’Imperador et de Red Horse, boivent et poussent la chansonnette.
Pas mal de food Street sur Pedro Gil, le marché demeure ouvert et les vendeurs
ambulants sont nombreux. Un petit tour au 7/Eleven puis nous rentrons par
Singalong Street.
La haute grille est maintenant fermée et nous passons par un
minuscule portillon qui restera ouvert durant la nuit.
Maintenant,
pour celui qui passerait à Paco, qu’y a-t-il à voir ou à visiter ?
En premier
j’indiquerais le Park de Paco, parc qui se situe sur Général Luna Street, à
l’intersection de Padre Faura Street. D’une superficie d’un peu plus de quatre
mille mètres carrés, planté d’arbres centenaires et ceint d’une double
muraille, il abrite la chapelle Saint Pancratius, une chapelle ronde de style
espagnol.
En fait ce lieu est l’ancien cimetière des personnes influentes qui
résidaient dans le vieux Manille au début du 19ème siècle, plus
particulièrement celles d’Intramuros, la ville fortifiée qui se situe à
l’embouchure de la Pasig River. Inauguré officiellement le 22 avril 1822, le
cimetière était utilisé en fait depuis 1820.
Le 30
décembre 1896, le héros National José Rizal fût enterré dans le cimetière de
Paco, après son exécution à Bagumbayan. C’est également sur ce site qu’ont été
enterrés les prêtes Philippins José Burgos, Mariano Gomez et Jacinto Zamora,
exécuté par les autorités espagnoles en 1872 pour leur rôle supposé dans la
mutinerie de Cavite. Le cimetière a été
ainsi utilisé jusqu’en 1912, puis les cendres des défunts ont été transférées
dans d’autres cimetières de Manille.
Durant la
Seconde Guerre mondiale, les forces japonaises ont utilisé le Parc comme centre
de ravitaillement et dépôt de munitions. Avant la chute de Manille, les
Japonais creusèrent des tranchées et des lignes de défense à cet endroit,
transformant le parc en fort. Trois canons de 75 mm venant renforcer cette
défense contre les charges du 1er
bataillon du 148ème
régiment d’infanterie de l’armée américaine et de l’armée philippine du
commonwealth.
De nos jours,
le Parc de Paco reçoit les plus grands artistes de la musique Philippine, des
orchestres, des chorales, pour des concerts de musique classique, de musique Philippine
traditionnelle et ce, chaque vendredi à partir du coucher du soleil. Concerts
qui sont retransmis en direct sur le National Broadcasting Network.
De plus le
Parc de Paco est devenu un lieu très populaire pour les mariages et réceptions,
ceci pour les couples qui préfèrent une ambiance champêtre aux grands salons
des hôtels cinq-étoiles de la capitale.
Le parc est
ouvert tous les jours, sauf le mercredi, de 08 h 00 à 17 h 00.
Un autre lieu
ou plutôt un monument qui peut-être visité à Paco, la San Fernando de Dialo
Church ou Simbahang San Fernando de Dialo ng Paco en tagalog.
C’est une église
catholique romaine dont le nom a été donné en l’honneur du Roi Saint Ferdinand
III de Castille.
En 1580, une
première église, faite de bambou et de nipa, est érigée, elle est dédiée à
Notre-Dame de la Purification. L’église est reconstruite en pierre entre 1599
et 1601.
Le 3 octobre
1603, l’église est attaquée et brûlée par les pirates chinois lors d’une
incursion. Elle est réparée et en partie reconstruite, toujours en pierre en
1606.
Lors de
l’invasion et de l’occupation de Manille par des troupes du Royaume-Uni, elle
est réduite en cendres en 1762. Manille sera anglaise durant sept années. En
1791, après le départ des troupes de l’Empire Britannique, une église
temporaire, faite de nipa et de bambou est érigée.
Un couvent
est construit en 1793 / 1794, il sera réparé en 1854, puis totalement détruit
en 1880. Une nouvelle église, dont la construction débute en 1809 et s’achève
en 1814, nommée Antigua Iglesia de Paco, avec adjonction d’un beffroi en 1839,
sera partiellement détruite en 1852, puis totalement détruite en 1880 par deux
violents tremblements de terre.
La
reconstruction débute en 1881 ; mais à peine terminée, un typhon détruit à
nouveau partiellement l’église. La reconstruction sera terminée en 1896.
En 1899,
durant la guerre Américano-Philippine, l’église sera bombardée et brulera
totalement.
Les prêtes Belges de la congrégation « Immaculati Cordis Mariae »
entrent en possession de l’église brûlée en 1909 et érigent une église
temporaire.
L’église que
nous pouvons contempler aujourd’hui a été construite entre 1924 et 1931.
La façade,
flanquée de hauts beffrois jumeaux, est du style architectural néoclassique. Le
portique à arcades, en forme de terrasse, fournit une entrée de transition à
l'église. Les colonnes corinthiennes sur les premiers et deuxièmes niveaux de
l'église ainsi que le fronton triangulaire donnent à la façade son caractère
classique.
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