Monday, February 18, 2013

L'ISLAM ... AUX PHILIPPINES !


Si l'on peut dire que l'histoire des Philippines commence avec l'arrivée des premiers hommes par voie terrestre, il y a au moins 30 000 ans, n'oublions tout de même pas l'homme de Tabon (fossiles des caves de Tabon (Palawan) - 16.500  / - 50.000 ans (le plus ancien Homo Sapiens connu à ce jour en Asie du sud-est) et l’homme de Callao, un métatarse fossilisé vieux de 67.000 ans, trouvé dans la vallée de Cagayan.


Ferdinand Magellan serait le premier européen à visiter l’archipel quand il débarque sur l’île de Homonhon, au sud-est de Samar, le 16 mars 1521.

Ceci peut être sujet à polémique, les Grecs auraient visité l'île de Cebu du temps du Christ et une tribu d’Israël aurait peut-être émigrée sur Mindanao bien avant.

Ce que je veux essayer de vous expliquer c’est qu’avant l’arrivée de Magellan, plusieurs royaumes et sultanats existaient aux Philippines.  Le royaume bouddhiste de Butuan, les royaumes de Tondo et Maysapan, étaient florissants depuis le Xe siècle. Ou encore les sultanats musulmans de Sulu, Maynila, Maguindanao et Lanao.

Les îles philippines n’étaient pas des terres incultes, habitées uniquement par des sauvages analphabètes vivant de pêche et de cueillettes, qui faisaient la chasse aux têtes pour leurs collections personnelles. 

Donc, bien avant l’arrivée de Magellan, les divers royaumes atteignent une organisation politique et sociale complexe et commercent avec la Chine, l’Inde, le Japon, la Thaïlande, le Vietnam et Java.
Mais aucun n’arrive à étendre son influence sur l’ensemble de l’archipel actuel des Philippines. Par ailleurs, des populations Barangays demeurent indépendantes dans l’archipel et sont parfois alliées avec un ou plusieurs des grands royaumes avoisinants.


L’on peut se poser la question suivante : Magellan savait-il que dans les Visayas les musulmans ne régnaient pas en maîtres, mais qu’ils étaient présents sur plusieurs autres îles de l’archipel ?  L’on peut le supposer dans la mesure où il avait avec lui un esclave philippin, du nom de Henrique, originaire de ces mêmes Visayas. Esclave philippin, qui très certainement avait été fait prisonnier par les pirates musulmans, qui l’avaient par la suite vendu.

Donc lors de l’arrivée de Magellan aux Philippines en mars 1521, les populations qui peuplent les îles peuvent être, en simplifiant quelques peu, définies comme suit :
Les habitants originels, les premiers arrivants comme les aetas, sont des tribus animistes réparties sur l’ensemble de l’archipel. Puis nous trouvons des populations venues en barques de la Malaisie ; des Malays, arrivés sur leurs esquifs nommés Balangays. Nom que l’on retrouve sous la forme ‘’Barangay’’, population et le quartier.

Enfin des arrivants plus récents, des migrations venues des Indes, de l’Indonésie et également de Chine.



Si les Malays, arrivés en – 6.000 et -2.000 ans avant le Christ, sont également des groupes animiste, il ne va pas en être de même des populations arrivées les dernières Celles-ci vont introduire l’Hindouisme, le Boudhisme et enfin l’Islam dans l’archipel. 


Début de l’islamisation des Philippines.

L’islam est la plus ancienne religion mono déiste arrivée aux Philippines. Cette religion atteint le pays au 14ème  siècle avec l’arrivée de marchands musulmans en provenance du Golf Persique, du sud des Indes, puis de plusieurs sultanats de l’archipel malais.

En 1380 Karim ul’ Makhdum est le premier marchand Arabe à débarquer sur l’archipel de Sulu et de Jolo. A partir du commerce qu’il effectue à travers les îles, l’Islam commence à se propager dans le pays.

A partir de 1390, le Prince Rajah Baguinda et ses disciples prêchent l’Islam sur les îles. 

La première mosquée est construite à Simunul sur l’île de Mindanao au 14ème  siècle. Des missionnaires en provenance de Malaisie et d’Indonésie aident à renforcer la présence de l’Islam aux Philippines.

Les provinces islamiques fondées aux Philippines comprennent les sultanats de Maguindanao, Sulu et Lanao ainsi que d’autres parties situées dans le sud du pays.

Au 15ème siècle, la moitié de Luzon, les îles de Mindanao et du sud de l’archipel sont devenues sujettes de différents sultanats musulmans de Bornéo. La majorité de la population du sud est convertie à l’Islam.


Néanmoins, au centre du pays, les Visayas sont largement dominées par des sociétés Hindou-Bouddhistes, des sociétés dirigées par des Rajahs et des Datus, qui résistent fortement à l’Islam.

Ceci pourrait être la conséquence de désastres pré-hispaniques, les sanglantes razzias effectuées par les pirates musulmans sur les îles du centre de l’archipel.


Puis arrive Ferdinand Magellan.

Donc notre Magellan arrive dans l’est des Visayas le 16 mars 1521. Il se fait, ou se laisse conduire auprès de celui qu’il pense être le chef, le roi en quelque sorte de la région, Rajah Humabon.   

Il convertit rapidement ce même Humabon au christianisme, ou alors l’autre plus malin, se laisse convertir afin de mieux manipuler notre Ferdinand le navigateur. 

Humabon fait comprendre à Magellan que Lapu-Lapu, Datu ou Rajah de Mactan ne veut pas se soumettre à son autorité. Il faut dire que de Mactan, l’île qui se trouve en face de la ville de Cebu, Lapu-Lapu, contrôle tout le commerce à destination de Cebu.


Bien que marié à une nièce de Lapu-Lapu, Humabon et le Rajah de Mactan ne sont pas vraiment des copains, ils sont rivaux.

Donc Humabon ‘’envoie’’ Magellan ‘’chatouiller’’ (combattre) Lapu-Lapu.
Une certaine histoire nous dit que Lapu-Lapu refuse de venir à Cebu faire allégeance à la couronne d’Espagne. Il n’a peut-être pas envie de se jeter dans la gueule du loup le Lapu-Lapu.


Magellan part la fleur au mousquet à l’attaque de Mactan.
Là surprise, les sauvages de Lapu-Lapu sont en fait des guerriers bien entraînés et adeptes de ce qui se nomme alors le ‘’Pangamut’’, un art martial originaire de l’Inde. Lapu-Lapu aurait été lui-même un grand maître de cet art martial, qui deviendra plus tard l’Arnis en philippin.

Lapu-Lapu a donc entrainé ses hommes à combattre de cette façon et ce, bien avant l’arrivée de Magellan aux Philippines, bien avant la bataille de Mactan du 27 avril 1521 dans laquelle Magellan trouvera la mort.


Il faut également préciser que les Européens étaient 49, les hommes de Lapu-Lapu 1.500, que les navires armés de canons ne pouvaient approcher du bord afin de délivrer leurs boulets et que le fait de patauger dans l’eau, en armure, ne facilitait certainement pas la mobilité et l’agilité des Espagnols.

Lapu-Lapu, tout comme Humabon, était très certainement un Hindouiste. 

Humabon était de descendance royale et ses ancêtres venaient d’un endroit situé plus au sud, endroit qu’ils avaient fui devant l’avancée de l’Islam.

L’attaque de Mactan, le fief de Lapu-Lapu, est certainement le résultat d’une erreur de jugement de la part de Magellan. Celui-ci, se basant sur les structures de la société européenne, pensait que Humabon était le suzerain et que Lapu-Lapu n’était qu’un vassal tentant de prendre le pouvoir, ou tout du moins refusant de se soumettre.

La société Visayan de l’époque était basée sur un ensemble assez lâche de cités-états. Une fédération dans laquelle, même le plus puissant des Datus ou Rajahs n’avait que des pouvoirs très limités sur les autres Rajah et n’avait absolument aucun contrôle sur les sujets ou les terres des autres Datus ou Rajahs.



Donc Magellan et ses hommes n’ont pas rencontré et n’ont pas combattu de musulmans, à et autour de Cebu.


C’est en fait Miguel Lopez de Legazpi et ses hommes qui vont les premiers rencontrer des musulmans. Arrivé sur les côtes de Cebu en février 1565, Legazpi une fois qu’il a reçu des renforts de Mexico, envoie deux de ses lieutenants à la conquête du nord du pays.

Martin de Goiti et Juan de Salcedo avec 300 soldats, des clergymen et de nombreux natifs, commencent à explorer le nord des Visayas. L’île de Panay, puis Mindoro où ils rencontrent de nombreux marchands chinois. Ils combattent des pirates, également chinois, qu’ils repoussent et installent un campement.


Le 8 mai 1570 ils entrent dans la baie de Manille.

Ils sont très bien accueillis par les musulmans locaux et prétendent faire alliance avec le roi local Rajah Suliman. Mais en fait ils ont une tout autre idée, prendre Manille aux musulmans.

Le 24 mai une dispute éclate entre les deux groupes. Les Espagnols marchent sur les positions des musulmans de Tondo et de Manila. Les guerriers de Suliman sont défaits, les Espagnols sont maîtres de Manille.


Lopez de Legazpi établit un campement permanent et déclare la ville capitale des îles et siège permanent du gouvernement colonial espagnol de l’ouest de l’océan Pacifique.

Il devient le premier gouverneur des Philippines et, avec l’aide des frères Augustins et Franciscains, il commence la conversion des natifs à la religion catholique. Ceux qui s’opposent à sa loi sont torturés et exécutés, ceux qui l’aident sont récompensés.

Avant la mort de Legazpi en 1572, une grande partie de Luzon, des Visayas et une partie du nord de Mindanao sont sous la domination espagnole et donc de l’église.


Donc, si mes calculs sont bons, les musulmans sont arrivés 141 ans avant les chrétiens aux Philippines.

Alors que l’Indonésie, la Malaisie et Brunei ont été et sont toujours des pays dominés par l’Islam, pourquoi les Philippines sont elles majoritairement dominées par la religion catholique ?


A noter que tous ces pays ont été des colonies de pays européens.
Anglaise pour ce qui concerne la Malaisie et Brunei, hollandaise (les Pays-Bas) pour ce qui est de l’Indonésie et bien évidemment espagnole pour les Philippines.

De 711, année ou les Maures commencent à envahir le pays, à 1492, l’Espagne (les royaumes d’Espagne) va être occupée, partiellement ou en totalité par les Maures.

Quand Magellan arrive aux Philippines, l’Espagne vient juste de retrouver son indépendance il y a de cela moins de 29 ans. Les sept siècles de domination arabe sont encore dans toutes les mémoires, il y a certainement un désir de vengeance, de revanche tout du moins dans le cœur des Espagnols.

L’on vient juste de les virer de chez nous et on les retrouve ici !  

L’Inquisition espagnole, instaurée en 1478, a élargie le champ de ses justiciables aux musulmans, protestants, sectes et réprime les actes de blasphème, fornication, bigamie, pédérastie. Sans vouloir entrer dans les détails de l’hérésie.

Donc il va s’agir d’une colonisation et d’une conversion par l’épée et le goupillon ou par le goupillon et l’épée, au choix !

Les Espagnol
s ne vont, en fait, jamais gagner d’argent avec cette colonie que sont les Philippines.


Le but suprême va être de convertir les ‘’sauvages’’ et de repousser les Moros.

Les Anglais et les Hollandais entendent bien faire de l’argent avec leurs colonies et les problèmes religieux ne les préoccupent guère.

De plus l’Angleterre a rompu avec Rome en 1531 / 1532 (Henry VIII) et les Hollandais vont se tourner vers le protestantisme. C’est la grande époque des réformes dans une partie de l’Europe, avec entre autres, Martin Luther et Calvin.

Si les Espagnols convertissent au catholicisme une grande partie des Philippines, le sud-ouest de la grande île du sud de Mindanao est resté fidèle à l’Islam. Les farouches guerriers Moros se sont toujours opposés aux colonisateurs, qu’ils soient espagnols ou américains.

Les Philippines sont un pays extrêmement diversifié, les provinces étant culturellement très différentes les unes des autres. Une chose qui semble rapprocher les Philippins les uns des autres est la force dans leur foi, peut importe la religion qu’ils ont choisie ou dont ils sont issus.

Ce que l’on peut reconnaître à l’Eglise aux Philippines c’est peut-être d’avoir unifié la population, une grande partie tout du moins, dans la religion Catholique.

Avant l’arrivée des Espagnols, mis à part les Sultanats et quelques royaumes Hindous / Bouddhistes, le pays était largement dominé par des tribus et des clans. L’église a réussi à unifier une grande partie de ces tribus et de ces clans et à les regrouper dans une nation.


Ont-ils pleinement réussi dans leur tentative d’unification ?  

Certainement pas ! Comme je vous l’ai déjà dit, en prenant l’exemple de mon épouse, elle se sent avant tout de son quartier, puis de sa ville, avant que d’être un sujet de sa province, puis de sa région, avant que d’être Philippine. Ceci est valable pour la grande majorité des Philippins, tout du moins ceux qui vivent aux Philippines. Le sentiment d’appartenir à une nation, à un pays, est plus fort chez les émigrés, particulièrement parmi les OFW, ces travailleurs partis gagner leur vie à l’étranger.


C’est seulement à partir des liens tissés par la religion qu’elle partage avec d’autres, qu’elle va se rapprocher d’eux, ou tout du moins se sentir plus proche d’eux.

En fait la population philippine est à 75 % Catholique Romaine, mais nous trouvons également 10 % de protestants et autres dénominations chrétiennes, ce qui inclue les Mormons, Iglésia Ni Christo, Aglipay, etc., 1 à 2 % de Bouddhistes, 1 % de sikhs et Hindous et entre 6 à 11 % de musulmans. Un chiffre en forte croissance ces dernières années. 


L’église catholique perd de plus en plus de fidèles du fait de scandales à répétition et à son incapacité à répondre aux aspirations des populations les plus défavorisées.

Ce qui profite principalement à Iglesia Ni Christo, dont les églises poussent comme des champignons de couche ces dernières années. Un mouvement religieux dont la doctrine se rapproche plus de la secte que de celle d’une église conventionnelle.

Les Mormon, qui font un travail en profondeur, récoltent également les fruits de leur labeur et enfin de nombreux fidèles rejoignent l’Islam.

Un pour cent de la population se déclarant athée.    


L’Islam a donc précédé le Christianisme aux Philippines.

Néanmoins, l’Islam n’a jamais réussi à s’imposer comme la religion de l’ensemble de l’archipel.

Arrivée 140 ans (200 ans enréalité, l’arrivée de Legazpi) avant le Catholicisme, l’Islam n’est jamais devenu la ‘’religion’’, mais a su préserver sa présence dans le sud-ouest du pays. 



Le Sultan de Sulu négociait encore des traités avec les pouvoirs européens au 19ème siècle.
En fait, les Sultans de Sulu et Jolo furent les premiers pouvoirs coloniaux des Philippines et les dirigeants locaux se nommaient Datus. Des noms qui sont toujours utilisés de nos jours en Malaisie et en Indonésie.

Il existe toujours des Datus aux Philippines, mais ils ne semblent pas être officiellement reconnus par les autorités.

De nos jours, les adeptes de l’Islam aux Philippines, sont tout aussi fervents dans leurs croyances que le sont les Catholiques.

Un ami, de retour d’un récent voyage en France, me faisait part de ses impressions.
Il me disait s’être senti mal à Paris lors de son dernier passage. Une tension palpable, une agressivité  permanence, un malaise profond y règnent. Un fossé se creuse entre les communautés, une division s’effectue au sein des  populations, l’on sent les gens au bord de l’affrontement, le chaos semble imminent. Etonnement, tout ceci semble orchestré.

Relayé par les médias, attisés par quelques politiques, certains quartiers de la capitale et des banlieues semblent proches de la guerre civile. D’un autre côté, du côté des beaux quartiers de la capitale, rien de spécial à signaler, calme plat sur toute la ligne. 


Les Qatari et Saoudien croisent les Juifs les plus aisés, parfois même l’on se salue, les populations noires issues des Républiques bananières ne rencontrent aucune animosité de la part des populations blanches qui fréquentent ces quartiers huppés, etc.

Je reviendrai sur ce sujet dans un post sur ‘’Ma retraite aux Philippines’’, quelques-uns ont intérêt à installer le chaos en France, je vous dirai pourquoi, à mon avis tout du moins.


Nous les étrangers, les Kanos, ne nous sentons absolument pas mal à l’aise dans le pays des 7.107 îles.

Il n’y a aucune tension, aucune agressivité, aucun fossé entre les communautés. Les Philippins, qu’ils soient Catholiques, Protestants ou Musulmans, ont tous exactement la même attitude à notre égard. 

En général ils nous sourient, personne ne nous dévisage avec un air plus ou moins agressif, parfois ils nous regardent avec un peu de curiosité dans le regard, plus particulièrement en province. 

Ils sont toujours prêts à engager la conversation, à vous rendre service … jamais, oh grand jamais l’on a l’impression de se sentir en insécurité dans ce pays, que ce soit de jour ou de nuit.


Bien que ne représentant que six à onze pour cent de la population, cela fait tout de même entre six et onze millions de fidèles adeptes de l’Islam. 

Si la grande majorité se trouve concentrée sur la partie sud-ouest de la grande île de Mindanao, de nombreuses communautés sont disséminées sur l’ensemble de l’archipel. Du nord au sud nous trouvons des communautés musulmanes parfaitement intégrées dans le contexte  local.

A Manille, je connais trois secteurs où ils sont plus particulièrement visibles. Baclaran à Pasay, le grand marché informel ; il y a une mosquée juste en face, de l’autre côté du Roxas Boulevard. Quiapo dans le vieux Manille, le quartier des petits commerces où se trouve également une mosquée et enfin Culliat à Quezón City, où se trouve une troisième mosquée. Même à Ternate nous trouvons quelques familles musulmanes, c’est pour vous dire.

Il n’y a, semble-t-il, aucune animosité entre les deux communautés, néanmoins si l’on peut parler d’intégration, il ne semble pas y avoir de mélange.

Les femmes musulmanes, en dehors de la région du sud-ouest de Mindanao, semblent plus particulièrement être impliquées dans le petit commerce.

Dans les marchés, les boutiques ‘’accessoires électroniques’’, musique, téléphones portables, petits articles et accessoires de mode, DVD et VCD, etc., sont à 95 % tenus par des femmes musulmanes. Femmes que l’on reconnait au fichu, plus qu’au voile, qui cache leurs cheveux. Et encore pas toutes, certaines ne portent aucun accessoire pouvant les faire reconnaître comme étant des musulmanes. 


Les reines de la contrefaçon !

La majorité des petites boutiques de Quiapo, Tondo, Santa Cruz, toujours dans les mêmes secteurs d’activités, sont tenus par des musulmans et il en est certainement de même dans d’autres quartiers de Manille. Etonnement, les hommes sont peu visibles dans ces boutiques et échoppes !


Culturellement, les Philippines doivent beaucoup à l’influence de l’Islam. Que ce soit au niveau de la musique, de la danse, de la langue, de l’architecture ; l’on pourrait dire que le pays doit autant à l’Islam qu’au catholicisme au niveau de la langue, de la culture et des croyances.

A bien des égards, les musulmans philippins sont très proches des populations de Malaisie et d’Indonésie.

Ce qui est parfaitement logique puisque l’Islam s’est répandu à partir de l’Inde, en passant par la Malaisie et Java. Un Islam bouddhiste, antérieur à l’Islam, s’est propagé de la même façon aux Philippines.


Ce qui explique pourquoi la plupart des musulmans philippins sont Sunnites plutôt que chiites, car l’Islam s’est propagé plus à partir de l’Inde que de la Perse.

Il est intéressant de noter que les croyances animistes persistent aussi bien chez les Catholiques que chez les Musulmans, même chez les plus pieux et fervents d’entre eux.
Bien que cela soit formellement interdit, même si cela viole les principes même des deux religions, il est intéressant de noter que les esprits, démons, chimères, fantômes et autres esprits plus ou moins maléfiques, sont partie intégrante de la vie du philippin. 

De quelque religion qu’il soit, le philippin est totalement imprégné de cette culture qui repose avant tout sur la superstition.

Les Aswangs, Duwendes, Kapres, Tiktiks, Tikbalangs, Tsokoys, etc. cohabitent joyeusement avec Dieu, le Christ et les Apôtres pour certains, avec Allah, Mohamad et les Prophètes pour d’autres.

C’est quelque chose que les deux communautés de fidèles partagent en commun.
En fait Catholiques et Musulmans des Philippines pratiquent des versions modifiées de leurs religions, des versions inédites et qui n’existent dans un aucun autre pays !

Bien que leur nombre soit relativement faible comparé à celui des Catholiques, la communauté musulmane est celle qui progresse le plus rapidement dans le pays ; l’Islam gagne de nouveaux adeptes chaque jour aux Philippines.

Ce sont, pour la grande majorité d’entre eux, des gens tranquilles, loin des fanatiques religieux que l’on trouve dans d’autres pays. Des gens qui souhaitent simplement vivre leur vie, pouvoir prier et suivre (plus ou moins) les rites de leur religion.


Les problèmes récurrents, sur une partie de Mindanao, sont la suite logique de ce qui s’est passé au cours des siècles. Les provinces à majorité musulmane sont les plus pauvres de l’ensemble du pays et les opportunités économiques y sont rares.

Les différents gouvernements qui se sont succédé ont utilisé l’assimilation par la colonisation. Par l’épée, par l’épée et le goupillon, en déplaçant et en amenant massivement des populations Chrétiennes du centre et du nord du pays et en aliénant de nombreuses terres.

Cela n’a en aucun cas amélioré la situation des plus pauvres, pêcheurs et agriculteurs locaux se sont sentis opprimés, persécutés parce qu’ils pensaient être la religion Chrétienne.

Les troubles de Mindanao, souvent imputés à l’extrémisme religieux, sont en fait la résultante d’une marginalisation économique et politique.

Des personnes qui se sentaient impuissantes et désespérées, ont données à ceux qui souhaitaient les exploiter, à ceux qui souhaitaient se servir d’eux, un moyen de le faire.

Maintenant la question qui se pose est de savoir si l’étranger expatrié aux Philippines doit avoir peur des Musulmans, des séparatistes et des terroristes ? La réponse est Non !

Le groupe Abbu Sayaf me direz-vous ?

Il s’agit en fait plus de bandits de grands-chemins, d’Islamistes utilisant le prétexte de l’Islam pour kidnapper et rançonner, que d’extrémistes religieux. Sauf à aller s’aventurer dans leurs fiefs qui se sont réduits comme peau de chagrin ces dernières années, peu de chances qu’ils représentent une quelconque menace.

Compte tenu des derniers agréments, les séparatistes du genre MILF, semblent vouloir rentrer dans le rang. Il se peut que de petits  groupes dissidents puissent encore faire parler d’eux, mais ceci ne devrait pouvoir se faire que dans des endroits très limités et à une toute petite échelle. Toujours sur cette portion du territoire, à l’extrême sud-ouest de Mindanao.

En dehors des Abbu Sayaf et des groupes séparatistes ?

Je connais plusieurs Musulmans philippins qui, un peu comme certains Catholiques qui ne vont à la messe que pour Noël et Pâques, ne vont que très rarement à la mosquée et ne font pas leurs cinq prières quotidiennes. D’autres même, ne respectent pas complètement le jeûne durant le Ramadan.

Nous sommes loin des fanatiques religieux que l’on peut trouver en Afrique du Nord, au Moyen-Orient ou même en Europe. Ils demandent simplement qu’on leur fiche la paix, qu’on les laisse pratiquer leur foi à leur façon et non nullement l’intention d’embêter qui que ce soit sur des questions de religion.

Si, lors de mes nombreux déplacements sur le pays tout au long de l’année 2012, j’ai rencontré une douzaine de fantômes sur ma route, c’est le grand maximum.

Je nomme ‘’fantômes’’ les musulmanes qui portent le voile intégral. Tenue rarissime aux pays des 7,107 îles.

Pour nous résumer, sauf à rares exceptions près, vous êtes certainement plus en sécurité aux Philippines que vous pourriez l’être dans de nombreux endroits de France.

Désolé de le dire, mais c’est comme ça !


The Autonomous Region in Muslim Mindanao (ARMM).
La Région Autonome de la partie musulmane de Mindanao.

C’est une région des Philippines qui est composée des provinces où prédomine la religion musulmane.

L’on y trouve Basilan, sauf Isabela City, Lanao del Sur, Maguindanao, Sulu, Tawi-Tawi et la ville islamique de Marawi.

C’est la seule région qui a son propre gouvernement et la capitale régionale en est Cotabato City ; même si cette dernière ville se situe en dehors de sa juridiction.



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d'habitude sont les bienvenus.


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              Est-elle celle qu’elle
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Enquêtes et Investigations
                   Aux Philippines


2 comments:

Unknown said...

Excellent article, comme toujours. Merci Domy

Unknown said...

Ayant vécu trois ans moi même aux Philippines de 2012 à 2015, je me suis toujours senti en sécurité dans ce pays, bien plus qu'en France c'est sur! ;) Le passage de votre article sur "Les Aswangs, Duwendes, Kapres, Tiktiks, Tikbalangs, Tsokoys, etc." m'a fait passé un très bon moment avec ma femme qui me les a expliqué! ;) Merveilleux pays dont la richesse est, sans aucun doute, sa population!