Aujourd'hui c'est Pierre-Juan, jeune informaticien qui
vit à Tokyo dans le béton comme il dit, qui nous livre ses impressions de
voyage aux pays des 7.107 îles.
Bien que sa Pinay soit originaire de Cebu, il n'a pas
encore vécu sur l'archipel, juste des passages et c'est donc plus un carnet de
voyage, des impressions premières qu'il nous livre dans ce post.
Ce que pourraient ressentir ceux qui, pour la première fois,
mettraient le pied sur ce territoire méconnu.
D'après ce que j'ai pu comprendre il aspire néanmoins à
nous rejoindre ... le plus rapidement possible.
Attention tout de même à l'installation du ''poulailler''
sous les cocotiers ; c'est un arbre qui porte des noix ... sûrement plus dures que votre crâne, donc
méfiance, le nombre de morts dû à Newton est conséquent sous les tropiques.
Les
tropiques, la chaleur qui rend fou ceux qui rêvent de banquise.
La
vie sous les tropiques, d'abord la misère ensoleillée et presque douce, maternisante
ensuite.
Les
poules caquent moins bien que les longues sessions de karao-cœurs s'éternisant
tard dans la nuit torride.
La
musique et le tempo sous tous les toits, antidote implacable à la projection de
soi dans ce futur incertain, ardeur rendue féconde avec cet excellent rhum
local en guise d'élixir.
Pensées
transversales, projections mentales sur cet autre ailleurs pied de terre, cette
autre terre tatamisée jusque sous les bambous ou paraît-il on y garde l'esprit
zen et le faciès éternellement modélisé pour et par l'artifice. C’est qu’on l’a
son train de vie bien réglé, mais tout ce confort illusoire semble bien vain
quant à la résurgence même pas encore amorcée de votre psycho rigidité mentale.
Lundi
10 ou le jour national des élections, rarement vu autant de rassemblements, en
masse, presque religieux devant ces réunions politiques ou chacun des candidats
en lice pour des postes de gouverneurs et autres chefs politiques d'état de vos
lieux et vos âmes enchaînent discours sur discours et probablement promesses
sur promesses.
La
compréhension de la langue bisayan me faisant défaut, il m'est difficile de
rentrer dans les détails de la dialectique et autres finesses rhétoriques. Mais
c'est en effet et de prime abord comme si le jeu politique était ici mis au
même rang que la passion religieuse.
Difficile
de rendre compte de cette croyance-là, reposerait-t-elle sur une frondaison
sans faille ou découlerait-elle d’un engouement suscité par les effets
d'annonce reposant elle aussi sur cette autre conviction de se laisser prendre
au jeu... ?
Visiblement,
beaucoup de candidats hommes d'affaires, donc hommes de réseaux et par
conséquent hommes de rassemblement.
Paquiao
le célèbre boxeur semble vouloir se représenter une nouvelle fois jusqu'à ce
que victoire s'en suive. Probablement passablement aigri de ne pas avoir
remporté l'élection la fois passée.
S’agirait-il
d’une simple passion débordante du jeu ou d’un réel appel de la star hyper
présente nationale aux plus miséreux du pays ? Le social existe-t-il vraiment ?
Le pouvoir se prend, qu'importe la manière et le pouvoir au peuple n'est jamais
rien d'autre qu'une parodie de leçon de démocratie.qui veut le pouvoir? Qui est
réellement prêt à en assumer ses propres frais?
Baudrillard
à la fois invariablement et inlassablement présent dans chaque crépuscule de
ces réflexions inégales. Penser à se laisser ensevelir sous chacune de ces
sensations qui n'appellent à rien d'autre qu’à l'exotisme Segalenien.
Mise
à nue intégrale de ses convictions propres, résurgence de l'instabilité propre
à toutes les nouvelles confrontations spatio-temporelles. Confusions, surgissements
éclairs de réflexions puis déception immédiate lors de l'interprétation de ces
enchainements de mots. Penser désormais à ne plus stériliser la muqueuse
synaptique. Laisser giser la palabre au fond de l'eau et attendre l'affluence.
Saisir
le moment sans retour sur investissement.
La
misère sera à coup sur toujours plus supportable à voir sous les tropiques.
Les
cebuanos vous donnant l'impression désopinante qu'ils peuvent habiter nulle
part et partout à la fois.
A
l’instar de cette écrivaine locale rendant hommage aux sans abris locaux se
detournant de tout vouloir de droit de propriété.
Le
miséreux d’ici pense-t-il à son enfance et a-t-il en lui son complexe
d'Oedipe?."Bohala na", que sera sera, peu importe la suite, maxime
locale élevée au rang de l'apodicticité religieuse qui a franchement plus de
gueule que la sinostrose fataliste observée dans l'archipel macadam Hitashi.
Suis-je
perçu comme un réel passionné de leur culture infectée par le colionalisme ou
comme un énième baroudeur à érections continues ?
Trois
jours sur cette autre île que l’on prénomme Bohol.
Que
serait-ce un paysage tropical sans sa matrice originelle à savoir la jungle, mère
du grand tout ici et qui doit prendre toute la place dans la cosmologie locale.
Jungle
qui s'impose partout,humide et chaude, dense et folle. La jungle rend fou dixit
ce grand aventurier téméraire que fut Rambo anabolisé.
Au
départ de l'embarcadère, des tronches blanches euro-americaines, phallus munis
de call girls qu'on loue à la journée et dont les tarifs varient selon le
contenu des festivités.
Un
marché existe avec une offre et une demande, les prix pratiqués seraient ceux
définis par l'union syndicale locale du genre. J'irais bien assister à une des
assemblées générales du comité.
«
Bonjour tu me plais c'est combien voila merci au revoir à la prochaine fois qui
sait ».
Difficile
de s’empêcher d'y voir un certain jeu complice entre les deux contractants.
Très
peu de changement d'attitude chez ces jeunes filles.
Se
faire louer pour un jour ou deux semble être dans la continuité de leur
quotidien.
Au
supermarché, à la maison ou au bras d'un amerloque passable, du pareil au même.
Qui
serais-je donc sans ma peau de serpent d'occidental. Qui et où suis-je, choisit
pas ses parents, choisit pas sa famille, sur les trottoirs de Manille.
Chanter
l'hymne à l'amour avant tout le reste, peu importe les circonstances. Y croire
plus que tout, la vertu du "mahal", autre antidote et qui rejoint
celui de la religion face à l'incertitude que réserve le quotidien. Entrain
poignant qui me fait me questionner sur mes convictions propres.
Je
ne demande moi aussi qu'à y croire.
Propriétaires
délinquants, leurs noms inscrits sur un tableau de recherche à l'entrée d'une
zone protégée de villégiature aux terrains trop coûteux pour la majorité
locale. Les nouveaux riches qui n'en seraient pas vraiment. A Rio, ce sont sur
les monts et collines supplantant l'arrière décor des célèbres plages de Copa
Cabana où vit la majeure misère sociale locale. Paradoxe si l'on s'en tient au
syndrome Beverly Hills devenu mondial.
Talisay
Pacific Heights n'échappe pas à la tendance. Tarif minimum des frais
d'investissement: 110.000 dollars US.
On
y ressort par un poste de douane nous annonçant notre passage de l'autre côté
de la frontière sociale.
A
la télévision, essentiellement des jeux de mises et d'argent, tout le monde
peut participer et tout le monde peut aspirer à une vie matérielle stricto
sensu plus élaborée. Rien de neuf sous le soleil.
Toutefois
l'entrain qui se dégage de ces jeux est pur, presque dramatique, le cynisme de
nos plateaux télé en moins.
A
Tokyo, l'irritation vient généralement de l'utilisation ubuesque de l'argent public
injecté dans des travaux aussi massifs qu'inutiles d'autoroutes et autres
viaducs délirants.
A
Manille, rien de tout cela semble-t-il, l'argent public est bien gardé, les
autoroutes n'ont qu'à attendre.
Fin
des travaux prévus au prochain coup d'Etat.
«
How's my driving ? » inscrit sur quasiment tous les trains arrières des bus, taxis
et autres utilitaires d'obédience publique, ça conduit sec, au frein appuyé
champignon accompagné de son chef d'orchestre le klaxon alto. Rhétorique du
chauffeur-chauffard commune à tous les pays immergés sous les tropiques, très
belle et pittoresque sensation d'avoir affaire à un joli chaos vaillamment
organisé.
L'agent
de circulation agite ses bras un peu comme un chef d'orchestre qui aurait
justement perdu son orchestre en cours de route. M ais il y croit, un chaos
routier, ça ne s'improvise pas.
Pour
échapper au salariat, prendre 3 larges taules, 80 parpaings et du bois pour la
charpente et voilà votre poulailler est prêt. Choisir de préférence un
emplacement sous les cocotiers, il y fait bon dessous.
Les
enfants du voisinage sont pauvres et pourtant ils crient et courent
jusqu'à épuisement général, sieste collective rédemptrice.
Qui
fus-je à leur âge, si ce n'est un capricieux émotif et mauvais perdant.
Dans
le quartier barrio Mercedes où pourtant l'absence du constructeur allemand
n'est en rien problématique, les maisons résidentielles faites de dur et de
vrais toits-charpentes côtoient les cabanes de fortunes faites de minces
parpaings et de taules prêtes à s'envoler au prochain passage du typhon saint
El Niño. C’est ainsi que l’on prénomme les tourbillons saints.
La
petite Pokahontas est une petite étoile à regarder, illuminant le quartier tout
entier de son aura ; sa maison cabane est juste en face, avec ses poules et son
coq et moi je la contemple en haut perché sur ma tour.
Il
semblerait que les croyances et autres contes dans les fantômes soit ici encore
plus marquée que dans les autres pays d'Asie. Le paganisme local doit
probablement renfermer beaucoup de mythologie et autre cosmologie traitant du
phénomène visiblement craint ici par beaucoup. On dit d'un chien qui hurle
comme un loup qu'il est en train de voir des fantômes-chez nous on dirait qu'il
est mélancolique ou qu'il rêve.
Entendu
aussi cette histoire de fantômes humains coupés en deux, le tronc restant
immobile et la partie supérieure parcourant les demeures hantées en faisant
battre ses ailes.
Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d'habitude sont les bienvenus.
Retrouvez-moi sur : www.maretraiteauxphilippines.blogspot.com
VIDEOS
http://www.youtube.com/watch?v=KcWsqZ09TD4
“Épouser une Femme Philippine”,
sous titré,
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3 comments:
Style remarquable... bien écrit !
Mais aussi très intéressant par la vision qu'il a des Phils.
Je serais très curieux de le lire quelques temps après son installation ici !
mouais....
je vais me permettre d' être moins positif.
Le style volontairement hermétique et quasi- Lacanien ne fait rien pour aider à la compréhension des idées exprimées. D'ailleurs cela doit être fatiguant de martyriser le français à ce point, car la seconde partie est nettement moins chargées en ornements baroques.
Quant aux idées en question, elles sont celles que recueille un touriste de passage sur base d' une appréhension sommaire de réalités qui lui resteront, elles aussi, hermétiques.
Bref...je n'ai pas beaucoup aimé ce morceau de bravoure littéraire.
J'allais faire le même commentaire que getehem. Truffée d'ellipses ornementales qui n'apportent rien à celui qui voudrait réellement en savoir un peu plus sur la vie locale, bref, c'est pas le Goncourt de l'année ! Quand à l'éternel tourisme sexuel, ce n'est que pure jalousie profonde, lacanienne certes !
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