Sunday, August 21, 2011

JULIA, MORTE ... EN COUCHE !


Morte en donnant la vie.

Julia est simplement un nom, un simple nom dans la longue liste des femmes qui meurent en donnant naissance dans la ville de Bayawan.

La ville qui enregistre le plus grand nombre de décès à la naissance dans le pays ; selon les statistiques pour l'année 2006 du Departement de La Santé. Mais ces morts tragiques ne sont pas l'exclusivité de Bayawan, c'est l'ensemble du territoire qui est concerné.


Chaque jour, ce sont onze femmes philippines qui meurent, soit 4.500 par an, du fait de complications survenues pendant la grossesse.

Les causes en sont les hémorragies, les infections, l'hypertension et les tentatives d'avortement, des causes qui pourraient presque toutes être évitées. Dans la majorité des cas, 70 pour cent des décès surviennent à la naissance ou dans les 24 heures qui suivent la délivrance.

Selon un rapport de l'UNICEF, une femme enceinte sur 140 meure durant sa grossesse aux Philippines, beaucoup trop si l'on compare avec l'Irlande qui est à une sur 8.000, pour ne prendre que cet exemple.


Pour poursuivre dans les contrastes, l'UNICEF indique qu'un enfant né dans un pays en voie de développement à 14 fois plus de chance de mourir durant le premier mois de sa vie qu'un enfant né dans un pays développé.
Rien qu'aux Philippines, environ la moitié des décès d'enfants philippins de moins de cinq ans, occurrent durant le premier mois suivant la naissance.


Malgré ce taux de mortalité infantile élevé, la population du pays augmente à un taux supérieur à deux pour cent par an, le plus élevé en Asie du sud-est.

Les Hilot(s) plutôt que sages-femmes
Le taux élevé de mortalité durant et après la naissance, peut être attribué à une information inadéquate sur l'attention à porter à la grossesse et l'inaccessibilité à des soins de santé de qualité. Ceci plus spécialement pour les femmes qui vivent dans des zones urbaines pauvres ou dans des zones reculées.


Le rapport de L'UNICEF pointe aussi du doigt la pratique philippine très commune qui consiste à donner naissance en dehors des structures de santé, comme étant un facteur aggravant le risque de mort de la mère ou du fœtus.
Dans les zones rurales, huit bébés sur 10 naissent en l'absence de professionnels du secteur médical, pas de docteurs d'infirmières ou de sages-femmes.

A la place,  la majorité des femmes enceintes sont assistées par des hilot(s) ou des ''Comadrena(s), des personnes qui n'ont aucune formation médicale. 

Tous ces facteurs étaient présents dans le cas de Julia, sans argent elle ne pouvait faire appel qu'à une ''hilot'' lors de l'accouchement.


Le plus proche ''Health Center'' (centre médical), où elle aurait pu accoucher avec l'aide d'une sage femme, a été fermé il y a trois ans pour une sombre histoire de dispute de terrain.

Le hilot, le guérisseur local, avec ou sans pouvoirs magiques, dans ce cas une guérisseuse, un peu sorcière sur les bords. Des incantations, quelques prières, un peu de fumée et une certaine expérience acquise au fil des ans.

Les hilot(s) viennent sur un simple appel pour aider les jeunes femmes enceintes des villages, elles sont généralement disponibles à toute heure du jour ou de la nuit.
Le plus souvent des femmes âgées qui possèdent l'instinct maternel et qui vont s'occuper de la femme enceinte comme si elle était leur propre fille.

"J'ai fait l'expérience d'accoucher dans un hôpital, l'on se sent seule dans cet endroit, les infirmières ne s'occupent pas réellement de vous !''.''Ce n'est pas comme la hilot qui va rester près de vous pendant toute la durée du travail et restera plusieurs heures après la naissance de l''enfant''.
''Elle est à côté de vous comme le serait une mère'', dit Mary Faburada, une jeune femme qui vient juste de donner naissance à son second enfant, uniquement avec l'aide d'une hilot.

Agée de 66 ans, Candelaria Combite est hilot depuis plus de trente ans, mais ce n'est que récemment qu'elle a reçu une formation et a obtenu une licence du Centre Médical de la ville.
''C'est un cadeau qui m'a été envoyé par Dieu, la mission qu'il me faut accomplir'' ajoute Candelaria.


Contraception et religion

Les statistiques du Centre Médical de la ville de Bayawan montrent un taux élevé de l'usage des contraceptifs, 62 pour cent pour l'année 2010. Malgré ce taux élevé, la majorité des couples ont en moyenne sept ou huit enfants, plus spécialement dans les villages retirés.

Cela démontre, indique Naida Cuenca qui est une sage femme, le manque de connaissance de nombreux résidents, sur l'utilisation correcte des méthodes modernes de planning familial.
Il y a également des raisons dues aux croyances. Ils pensent par exemple, que de ligaturer est néfaste et que cela peut les tuer, ajoute Cuenca.

D'autres ne veulent pas entendre parler de contraception du fait de leurs convictions religieuses, de ce que certains prêtres et pasteurs leur assènent lors de sermons virulents.


Comme Editha, de la ville voisine de Basay, qui a 43 ans, est enceinte de son septième enfant. Une fervente Catholique, qui reste persuadée que de prendre un moyen de contraception artificiel est un pêché.

''Avoir de nombreux enfants est la volonté de Dieu'', nous dit Editha. Un jour elle a reçu une donation gratuite de pilules du Centre Médical, mais faute de discipline dans la prise régulière du médicament, elle a totalement cessé ... la voie de Dieu !

A son âge, la grossesse d'Editha est un sérieux risque pour sa santé, mais elle n'est pas effrayée et n'a même pas l'intention de se rendre au Centre Médical, qui pourtant se trouve proche de son habitation.

Je n'ai rien à gagner à aller au Centre Médical, la sage femme va me donner une ordonnance pour un supplément de fer, mais je n'ai pas l'argent pour acheter les médicaments à la pharmacie.
A la place, elle reçoit régulièrement des encouragements de la part de sa hilot qui est également sa belle-mère.

Fortement charpentée, travailleuse, Editha continue à sortir en mer bien qu'elle en soit au septième mois de sa grossesse. La seule femme pêcheur du village, elle part tôt le matin, aux alentours de quatre heures et mène sa pirogue en mer. A la voile, à la rame si les vents sont contraires.

''Si les douleurs me prennent alors que je me trouve en mer, je crierai pour appeler les autres pêcheurs à mon aide. S'il n'y a personne, il me faudra alors forcer pour rejoindre le rivage le plus rapidement possible''.

Dans les régions rurales des Philippines, la femme est la face visible de la pauvreté.


Un but impossible à atteindre

Le gouvernement a mis en place une réforme du système de santé de façon à rapidement réduire le taux de mortalité maternelle.
Des campagnes d'information, la formation de personnels de santé et la construction de Centres de soins dans les villages les plus reculés en sont des exemples.

Des villes comme Bayawan ainsi que d'autres gouvernements locaux ont amélioré les services des hôpitaux secondaires, qui ont maintenant des services d'obstétrique et de gynécologie au service des femmes enceintes.

Ces efforts ont commencé à donner leurs fruits durant ces dernières années. Le pourcentage de naissances assistées par du personnel qualifié est progressivement passé de 58, 5 pourcent en 1990 à 69 pour cent en l'an 2000.

De plus en plus de mères reçoivent un check-up prénatal et un suivi postnatal. Le résultat  a été une diminution de la mortalité maternelle, dont le taux est passé de 201 pour 100.000 en 1990 à 160 en 2009.



Mais déjà, aussi bien le gouvernement que l'UNICEF savent que la barre fixée par les Nations Unies dans le Millennium Development Goal qui est d'abaisser le taux de mortalité maternelle de 75 pourcent d'ici 2015, ne sera pas atteinte.

Le Président Aquino a même abaissé à 85 pourcent le taux des accouchements qui seront exécutés par du personnel qualifié d'ici 2015.
Mais selon l'UNICEF, sauver la vie des mères demande plus qu'une intervention médicale, les services de santé étant plus efficaces dans un environnement qui soutient les droits des femmes, leur protection et leur éducation.


Les filles en souffrent

Si la mortalité infantile ne diminue pas rapidement, de plus en plus d'enfants, spécialement les filles, vont en souffrir.
Quand une mère meurt, ses responsabilités passent à la ou aux filles survivantes.
Dans la plupart des cas,  elle ou elles sont obligées de quitter l'école, peut importe leurs âges.

C'est le cas de Michelle et de Daisy, sept et neuf ans qui doivent s'occuper maintenant des tâches, qui jusque là incombaient à Julia, leur mère morte en couche.
Aller chercher l'eau à la source distante de 800 mètres, laver le linge dans la rivière, nettoyer la maison, préparer les repas, s'occuper de Boy qui a trois ans ainsi que du bébé qui a maintenant deux mois.

Heureusement des personnes attentionnées fournissent le lait pour le nourrisson. La famille a également reçu un sac de riz et quelques conserves ainsi que des vêtements. Une fois par semaine, un docteur passe bénévolement, ausculte les enfants et donne des compléments de nourriture sous forme de vitamines. Le curé passe et donne  ... sa bénédiction !

C'est un cercle infernal ... si le taux de mortalité des mères à la naissance n'est pas rapidement abaissé,  ce sont de plus en plus de filles qui vont en souffrir.

Si ces jeunes filles sont privées du droit à l'éducation, le cycle d'un taux élevé de morts à la naissance ainsi que la pauvreté vont continuer.
Si une jeune fille reçoit six années d'éducation ou plus (à l'école), lorsqu'elle deviendra adulte, les précautions prises durant la grossesse, la délivrance et la période postnatale, feront que les taux de mortalité en couche et de décès de nourrissons vont considérablement baisser.

Par contre, si des gamines de sept et neuf ans sont totalement privées de leur droit à l'éducation, que va-t-il se passer ? 

Avant que de retourner éventuellement un jour à l'école, Michelle et Daisy ont également à souffrir de la perte d'une mère et de la pression d'avoir à remplacer cette dernière.

Leurs chances de poursuivre un jour des études et par là même d'avoir la possibilité d'échapper à la misère sont des plus minces. Une tragédie pour des gamines de sept et neuf ans, une tragédie qu'elles ne soupçonnent même pas.


Tout n'est pas négatif dans le système de santé mis en place par le gouvernement. Il y a également beaucoup de la faute du Pinoy lui-même.

Souvent un manque de connaissances, un manque d'éducation, mais également du ''je m'en fiche, je fais ce que je veux, je fais ce qui me plait, ma liberté''.
Oui, mais ce sont les enfants qui souvent vont en souffrir. Combien d'enfants ne sont pas enregistrés à la naissance du fait de la flemme des parents ?
Avec tous les problèmes que l'enfant va avoir quand il va devenir adulte ... sans identité !



Combien de morts pourraient être évitées, simplement en allant consulter à l'hôpital gouvernemental, les médicaments sont payants, mais les consultations sont gratuites. De plus il existe maintenant des pharmacies qui ne vendent que des produits génériques, à des prix abordables, même pour les plus pauvres.

Il y a bien de l'argent pour acheter quelques bouteilles d'alcool !

La mentalité du Pinoy ... et une certaine passivité, une certaine forme de fatalité, cela devait arriver, c'était écrit, la volonté de Dieu ...
Que je résume par "flemme et manque de discipline''.

Trop facile mon ami ! Croyez-moi j'en ai poussé, obligé plus d'un, à se rendre au Health Center, au Centre Médical, afin que les enfants puissent recevoir, au moins leurs vaccinations ... c'est gratuit ! 
 

.Morte en donnant la vie.

Julia est simplement un nom, un simple nom dans la longue liste des femmes qui meurent en donnant naissance dans la ville de Bayawan.

La ville qui enregistre le plus grand nombre de décès à la naissance dans le pays ; selon les statistiques pour l'année 2006 du Departement de La Santé. Mais ces morts tragiques ne sont pas l'exclusivité de Bayawan, c'est l'ensemble du territoire qui est concerné.


Chaque jour, ce sont onze femmes philippines qui meurent, soit 4.500 par an, du fait de complications survenues pendant la grossesse.

Les causes en sont les hémorragies, les infections, l'hypertension et les tentatives d'avortement, des causes qui pourraient presque toutes être évitées. Dans la majorité des cas, 70 pour cent des décès surviennent à la naissance ou dans les 24 heures qui suivent la délivrance.

Selon un rapport de l'UNICEF, une femme enceinte sur 140 meure durant sa grossesse aux Philippines, beaucoup trop si l'on compare avec l'Irlande qui est à une sur 8.000, pour ne prendre que cet exemple.


Pour poursuivre dans les contrastes, l'UNICEF indique qu'un enfant né dans un pays en voie de développement à 14 fois plus de chance de mourir durant le premier mois de sa vie qu'un enfant né dans un pays développé.
Rien qu'aux Philippines, environ la moitié des décès d'enfants philippins de moins de cinq ans, occurrent durant le premier mois suivant la naissance.


Malgré ce taux de mortalité infantile élevé, la population du pays augmente à un taux supérieur à deux pour cent par an, le plus élevé en Asie du sud-est.

Les Hilot(s) plutôt que sages-femmes
Le taux élevé de mortalité durant et après la naissance, peut être attribué à une information inadéquate sur l'attention à porter à la grossesse et l'inaccessibilité à des soins de santé de qualité. Ceci plus spécialement pour les femmes qui vivent dans des zones urbaines pauvres ou dans des zones reculées.


Le rapport de L'UNICEF pointe aussi du doigt la pratique philippine très commune qui consiste à donner naissance en dehors des structures de santé, comme étant un facteur aggravant le risque de mort de la mère ou du fœtus.
Dans les zones rurales, huit bébés sur 10 naissent en l'absence de professionnels du secteur médical, pas de docteurs d'infirmières ou de sages-femmes.

A la place,  la majorité des femmes enceintes sont assistées par des hilot(s) ou des ''Comadrena(s), des personnes qui n'ont aucune formation médicale. 

Tous ces facteurs étaient présents dans le cas de Julia, sans argent elle ne pouvait faire appel qu'à une ''hilot'' lors de l'accouchement.


Le plus proche ''Health Center'' (centre médical), où elle aurait pu accoucher avec l'aide d'une sage femme, a été fermé il y a trois ans pour une sombre histoire de dispute de terrain.

Le hilot, le guérisseur local, avec ou sans pouvoirs magiques, dans ce cas une guérisseuse, un peu sorcière sur les bords. Des incantations, quelques prières, un peu de fumée et une certaine expérience acquise au fil des ans.

Les hilot(s) viennent sur un simple appel pour aider les jeunes femmes enceintes des villages, elles sont généralement disponibles à toute heure du jour ou de la nuit.
Le plus souvent des femmes âgées qui possèdent l'instinct maternel et qui vont s'occuper de la femme enceinte comme si elle était leur propre fille.

"J'ai fait l'expérience d'accoucher dans un hôpital, l'on se sent seule dans cet endroit, les infirmières ne s'occupent pas réellement de vous !''.''Ce n'est pas comme la hilot qui va rester près de vous pendant toute la durée du travail et restera plusieurs heures après la naissance de l''enfant''.
''Elle est à côté de vous comme le serait une mère'', dit Mary Faburada, une jeune femme qui vient juste de donner naissance à son second enfant, uniquement avec l'aide d'une hilot.

Agée de 66 ans, Candelaria Combite est hilot depuis plus de trente ans, mais ce n'est que récemment qu'elle a reçu une formation et a obtenu une licence du Centre Médical de la ville.
''C'est un cadeau qui m'a été envoyé par Dieu, la mission qu'il me faut accomplir'' ajoute Candelaria.


Contraception et religion

Les statistiques du Centre Médical de la ville de Bayawan montrent un taux élevé de l'usage des contraceptifs, 62 pour cent pour l'année 2010. Malgré ce taux élevé, la majorité des couples ont en moyenne sept ou huit enfants, plus spécialement dans les villages retirés.

Cela démontre, indique Naida Cuenca qui est une sage femme, le manque de connaissance de nombreux résidents, sur l'utilisation correcte des méthodes modernes de planning familial.
Il y a également des raisons dues aux croyances. Ils pensent par exemple, que de ligaturer est néfaste et que cela peut les tuer, ajoute Cuenca.

D'autres ne veulent pas entendre parler de contraception du fait de leurs convictions religieuses, de ce que certains prêtres et pasteurs leur assènent lors de sermons virulents.


Comme Editha, de la ville voisine de Basay, qui a 43 ans, est enceinte de son septième enfant. Une fervente Catholique, qui reste persuadée que de prendre un moyen de contraception artificiel est un pêché.

''Avoir de nombreux enfants est la volonté de Dieu'', nous dit Editha. Un jour elle a reçu une donation gratuite de pilules du Centre Médical, mais faute de discipline dans la prise régulière du médicament, elle a totalement cessé ... la voie de Dieu !

A son âge, la grossesse d'Editha est un sérieux risque pour sa santé, mais elle n'est pas effrayée et n'a même pas l'intention de se rendre au Centre Médical, qui pourtant se trouve proche de son habitation.

Je n'ai rien à gagner à aller au Centre Médical, la sage femme va me donner une ordonnance pour un supplément de fer, mais je n'ai pas l'argent pour acheter les médicaments à la pharmacie.
A la place, elle reçoit régulièrement des encouragements de la part de sa hilot qui est également sa belle-mère.

Fortement charpentée, travailleuse, Editha continue à sortir en mer bien qu'elle en soit au septième mois de sa grossesse. La seule femme pêcheur du village, elle part tôt le matin, aux alentours de quatre heures et mène sa pirogue en mer. A la voile, à la rame si les vents sont contraires.

''Si les douleurs me prennent alors que je me trouve en mer, je crierai pour appeler les autres pêcheurs à mon aide. S'il n'y a personne, il me faudra alors forcer pour rejoindre le rivage le plus rapidement possible''.

Dans les régions rurales des Philippines, la femme est la face visible de la pauvreté.


Un but impossible à atteindre

Le gouvernement a mis en place une réforme du système de santé de façon à rapidement réduire le taux de mortalité maternelle.
Des campagnes d'information, la formation de personnels de santé et la construction de Centres de soins dans les villages les plus reculés en sont des exemples.

Des villes comme Bayawan ainsi que d'autres gouvernements locaux ont amélioré les services des hôpitaux secondaires, qui ont maintenant des services d'obstétrique et de gynécologie au service des femmes enceintes.

Ces efforts ont commencé à donner leurs fruits durant ces dernières années. Le pourcentage de naissances assistées par du personnel qualifié est progressivement passé de 58, 5 pourcent en 1990 à 69 pour cent en l'an 2000.

De plus en plus de mères reçoivent un check-up prénatal et un suivi postnatal. Le résultat  a été une diminution de la mortalité maternelle, dont le taux est passé de 201 pour 100.000 en 1990 à 160 en 2009.



Mais déjà, aussi bien le gouvernement que l'UNICEF savent que la barre fixée par les Nations Unies dans le Millennium Development Goal qui est d'abaisser le taux de mortalité maternelle de 75 pourcent d'ici 2015, ne sera pas atteinte.

Le Président Aquino a même abaissé à 85 pourcent le taux des accouchements qui seront exécutés par du personnel qualifié d'ici 2015.
Mais selon l'UNICEF, sauver la vie des mères demande plus qu'une intervention médicale, les services de santé étant plus efficaces dans un environnement qui soutient les droits des femmes, leur protection et leur éducation.

Les filles en souffrent

Si la mortalité infantile ne diminue pas rapidement, de plus en plus d'enfants, spécialement les filles, vont en souffrir.
Quand une mère meurt, ses responsabilités passent à la ou aux filles survivantes.
Dans la plupart des cas,  elle ou elles sont obligées de quitter l'école, peut importe leurs âges.

C'est le cas de Michelle et de Daisy, sept et neuf ans qui doivent s'occuper maintenant des tâches, qui jusque là incombaient à Julia, leur mère morte en couche.
Aller chercher l'eau à la source distante de 800 mètres, laver le linge dans la rivière, nettoyer la maison, préparer les repas, s'occuper de Boy qui a trois ans ainsi que du bébé qui a maintenant deux mois.

Heureusement des personnes attentionnées fournissent le lait pour le nourrisson. La famille a également reçu un sac de riz et quelques conserves ainsi que des vêtements. Une fois par semaine, un docteur passe bénévolement, ausculte les enfants et donne des compléments de nourriture sous forme de vitamines. Le curé passe et donne  ... sa bénédiction !

C'est un cercle infernal ... si le taux de mortalité des mères à la naissance n'est pas rapidement abaissé,  ce sont de plus en plus de filles qui vont en souffrir.

Si ces jeunes filles sont privées du droit à l'éducation, le cycle d'un taux élevé de morts à la naissance ainsi que la pauvreté vont continuer.
Si une jeune fille reçoit six années d'éducation ou plus (à l'école), lorsqu'elle deviendra adulte, les précautions prises durant la grossesse, la délivrance et la période postnatale, feront que les taux de mortalité en couche et de décès de nourrissons vont considérablement baisser.

Par contre, si des gamines de sept et neuf ans sont totalement privées de leur droit à l'éducation, que va-t-il se passer ? 

Avant que de retourner éventuellement un jour à l'école, Michelle et Daisy ont également à souffrir de la perte d'une mère et de la pression d'avoir à remplacer cette dernière.

Leurs chances de poursuivre un jour des études et par là même d'avoir la possibilité d'échapper à la misère sont des plus minces. Une tragédie pour des gamines de sept et neuf ans, une tragédie qu'elles ne soupçonnent même pas.


Tout n'est pas négatif dans le système de santé mis en place par le gouvernement. Il y a également beaucoup de la faute du Pinoy lui-même.

Souvent un manque de connaissances, un manque d'éducation, mais également du ''je m'en fiche, je fais ce que je veux, je fais ce qui me plait, ma liberté''.
Oui, mais ce sont les enfants qui souvent vont en souffrir. Combien d'enfants ne sont pas enregistrés à la naissance du fait de la flemme des parents ?
Avec tous les problèmes que l'enfant va avoir quand il va devenir adulte ... sans identité !



Combien de morts pourraient être évitées, simplement en allant consulter à l'hôpital gouvernemental, les médicaments sont payants, mais les consultations sont gratuites. De plus il existe maintenant des pharmacies qui ne vendent que des produits génériques, à des prix abordables, même pour les plus pauvres.

Il y a bien de l'argent pour acheter quelques bouteilles d'alcool !

La mentalité du Pinoy ... et une certaine passivité, une certaine forme de fatalité, cela devait arriver, c'était écrit, la volonté de Dieu ...
Que je résume par "flemme et manque de discipline''.

Trop facile mon ami ! Croyez-moi j'en ai poussé, obligé plus d'un, à se rendre au Health Center, au Centre Médical, afin que les enfants puissent recevoir, au moins leurs vaccinations ... c'est gratuit ! 

.Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.

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Enquêtes et Investigations
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