ÉCONOMIE DES PHILIPPINES AU PREMIER SEMESTRE 2018
Si Singapour, la Thaïlande et la Malaisie caracolent en tête, les Philippines se sont vues dépassées par le Vietnam et l’Indonésie en termes de compétitivité, ceci dans la majorité des secteurs d’activité durant ces deux dernières années.
Ce qui ne veut pas dire que les Philippines n’ont pas amélioré leur compétitivité ces dernières années, mais moins que ses voisins et concurrents directs. C’est plus particulièrement durant les années 2010 à 2015 que les efforts accomplis ont porté leurs fruits.
Depuis l’avènement du Président Duterte, alors que les autres pays accéléraient
leurs réformes, les Philippines sont demeurées quelque peu statiques, situation
que l’on pourrait attribuer à la mise en place et aux ajustements nécessaires à
la nouvelle administration.
Néanmoins, après trois ans de Gouvernement Duterte, l’on ne
sait toujours pas vraiment pour quelles grandes orientations économiques cette
administration semble vouloir opter.
Essayons maintenant de comparer l’état de l’économie
d’aujourd’hui à celui qu’il était il y a trois ans, avant la prise de pouvoir
de Monsieur Duterte.
En étudiant les données disponibles nous constatons
immédiatement que l’économie demeure forte et que les fondamentaux sont
bons ; néanmoins, quelques faiblesses apparaissent ici et là, faiblesses
qui pourraient s’avérer néfastes dans un proche avenir, si rien n’est fait
rapidement pour y remédier.
Le Gross Domestic Product (GDP), l’équivalent du Produit
Intérieur Brut (PIB), était de 6, 9 % en 2016, de 6, 7 % en 2017 et il est de
6, 8 % au premier semestre 2018.
Il faut noter que c’est la première fois, dans l’ère
post-libération, que les Philippines affichent dix trimestres consécutifs avec
une croissance supérieure à 6, 5 %.
Au niveau de la demande, les moteurs de l’économie ont été
tirés par la dépense publique, la formation et la consommation des ménages.
Cette dernière a toutefois ralenti cette année du fait de l’augmentation du
prix des matières premières et donc des prix à la consommation.
Du côté de l’offre, le secteur des services a progressé de
6, 8 % en 2017 et de 7 % au premier trimestre 2018. Le secteur industriel a
progressé de 7, 3 % en 2017 et de 7, 9 % en 2018.
Ces chiffres sont importants, ils montrent que le secteur industriel croit plus rapidement que le secteur des services. Cela prouve que la fabrication dans le pays est en expansion et que l’industrialisation est en bonne voie.
Par contre, la croissance du secteur agricole demeure
faible, pour ne pas dire décevante, à 2, 4 % en 2017 et à 1, 5 % au premier
semestre 2018.
Dans l’ensemble la croissance du PIB en 2017 a été
supérieure à celle enregistrée en 2015 (6, 7 % contre 5, 8 %). La croissance
moyenne durant l’Administration Aquino a été de 6, 3 %.
Du fait de la bonne tenue de l’économie, le revenu moyen per
capita a considérablement augmenté, passant de 6.875 US$ en 2015 à 8.229
dollars en 2017. Soit une augmentation de revenu de près de 20 %.
Les chiffres du chômage et du sous-emploi ce sont également
améliorés.
L’amélioration de la situation du chômage dans le pays
résulte en grande partie d’une augmentation des investissements directs
étrangers et donc des emplois créés qui en découlent. Ces investissements étrangers
(IDE) sont passés de 6, 64 milliards de dollars en 2015 à 10, 05 milliards en
2017.
L’investissement dans les infrastructures est à ce jour la
pièce maitresse de l’administration Duterte.
Le ratio des dépenses d’infrastructure rapporté au PIB est
passé de 4, 3 % en 2015 à 5, 3 % en 2017.
Il est à noter que c’est la première fois en cinquante ans que ce ratio est supérieur à 5 %.
Si le programme de l’administration Duterte est respecté, ce ratio devrait passer à plus de 7 % entre 2019 et 2022.
Il est à noter que c’est la première fois en cinquante ans que ce ratio est supérieur à 5 %.
Si le programme de l’administration Duterte est respecté, ce ratio devrait passer à plus de 7 % entre 2019 et 2022.
L’INFLATION
Malheureusement tout n’est pas si rose.
La forte croissance du PIB est grandement menacée par la poussée de l’inflation.
Le mois dernier, juin 2018, l’inflation a atteint 5, 2 %, portant la moyenne de cette dernière sur les six premiers mois à 4, 3 %. Rappelons qu’en 2015 l’inflation était négligeable, à hauteur de 1, 41 %.
Le mois de juin dernier était le quatrième mois consécutif
qui voyait dépassées les prévisions de la Banque Centrale concernant
l’inflation. Alors que cette dernière tablait sur une inflation, pour l’année
2018, se situant entre 2 et 4 % dans ses prévisions les plus pessimistes, nous
savons que ces pourcentages seront dépassés.
L’augmentation de l’inflation résulte principalement de la
mise en vigueur de la loi TRAIN, donc des hausses des taxes sur les produits
pétroliers, les automobiles et autres moyens de transport, les boissons sucrées
et alcoolisées, le tabac, l’éducation et les soins de santé, etc.
L’augmentation du prix des produits pétroliers induit
automatiquement une hausse des produits manufacturés que les fabricants
répercutent directement sur les prix aux consommateurs.
Augmentation du prix des transports et de la logistique, de
l’électricité, de la nourriture et des boissons, des meubles et de
l’électroménager, de l’éducation et des soins de santé, des véhicules, etc.
Afin de faire face à ces hausses de prix, les consommateurs
vont puiser dans leur épargne.
Moins d’épargne, donc moins de fonds disponibles pour l’investissement, d’où un certain ralentissement de l’économie.
Moins d’épargne, donc moins de fonds disponibles pour l’investissement, d’où un certain ralentissement de l’économie.
Une inflation élevée incite généralement les autorités
monétaires à augmenter les taux d’intérêts ; d’où un argent plus cher (et
plus rare dans certains cas) pour les emprunteurs.
Ce qui veut dire un argent plus cher pour les fabricants et fournisseurs de services ; ces derniers vont alors répercuter ces coûts supplémentaires sur les prix de vente aux consommateurs de leurs produits et services.
Ce qui veut dire un argent plus cher pour les fabricants et fournisseurs de services ; ces derniers vont alors répercuter ces coûts supplémentaires sur les prix de vente aux consommateurs de leurs produits et services.
Les prêts hypothécaires et à la consommation deviendront
également plus chers, ce qui risque de compliquer l’achat de maisons, de
véhicules, de meubles et d’électroménager.
Des taux d’intérêts élevés absorbent les liquidités sur le
marché.
Cela freine les dépenses de consommation et entraine une baisse du PIB.
Cela freine les dépenses de consommation et entraine une baisse du PIB.
Pour les exportateurs, le coût élevé de l’argent, de l’électricité, du transport et de la logistique, érode leur compétitivité sur le marché mondial.
En réalité, une forte baisse des exportations philippines est déjà constatée.
Une inflation élevée provoque des fluctuations de taux de
change.
La volatilité du peso affecte les exportations, les importations, les transactions commerciales et financières transfrontalières. Cela alimente également l’incertitude des entreprises.
La volatilité du peso affecte les exportations, les importations, les transactions commerciales et financières transfrontalières. Cela alimente également l’incertitude des entreprises.
Les investisseurs étrangers potentiels réfléchiront à deux
fois avant d’investir dans un pays aux prix instables et à la monnaie
erratique.
Une inflation élevée a de nombreux effets toxiques qui
peuvent atténuer, voire annuler, les avantages d’une croissance supérieure à 6
%.
UNE DETTE À LA HAUSSE
La dette croissante doit être une source d’inquiétude.
La dette publique est passée de 115, 6 milliards de dollars
en 2015 à 129, 16 milliards de dollars à la fin 2017. En juillet dernier le
gouvernement a annoncé son intention d’emprunter une somme de 22, 4 milliards
de dollars (1.189 milliards de pesos), afin de financer son plan de dépense
pour 2019.
Ceci en plus des 16, 75 milliards (888, 23milliards de
pesos) qu’il empruntera cette année.
Le ratio dette publique / PIB était d’environ 41 % en 2015
et devrait augmenter d’au moins trois points en raison des emprunts de l’État.
Cela est gérable, à la condition que balance commerciale et compte courants
soient sains… le problème est que les deux se détériorent rapidement.
À la fin de 2017 le déficit
commercial (Exportations moins importations) était de 28, 786 milliards de
dollars, le plus fort enregistré par le pays. À la mi 2018, ce déficit était
déjà de 15, 77 milliards de dollars, ce qui veut dire qu’il devrait dépasser
les trente milliards cette année.
Ce qui en ferait un nouveau record.
Ce qui en ferait un nouveau record.
Les importations
progressent à pas de géant du fait des besoins de produits pétroliers, de
combustibles minéraux, de fer et d’acier, utilisés dans le programme de
développement des infrastructures du gouvernement Duterte.
Il y a eu également une
forte augmentation des importations de machines, engins et équipements dans le cadre
de ce programme.
Si ces équipements sont correctement maintenus (maintenance/entretien) dans le temps, ils demeureront productifs, ce qui est une excellente chose.
Si ces équipements sont correctement maintenus (maintenance/entretien) dans le temps, ils demeureront productifs, ce qui est une excellente chose.
Toutefois, les exportations
n’ont pas progressé à un rythme pouvant compenser la hausse de la facture des
importations. En fait, les exportations ont baissé, passant de 28, 33 milliards
de dollars au premier semestre 2017 à 26, 914 au premier semestre 2018. En fait
de janvier à mai 2017 et 2018. Soit une diminution de 5 % en glissement annuel.
L’objectif du gouvernement,
visant à accroitre les exportations, de neuf pour cent (9 %), n’est d’ores et
déjà plus réalisable, principalement du
fait de produits manufacturés devenus non compétitifs.
Le déficit augmente aussi dans le compte courant du pays
(PNB).
D’un excédent de 601 millions en 2015, il entre en territoire déficitaire en 2017 (- 2, 52 milliards de dollars). Il devrait s’aggraver en 2018 pour atteindre un montant de – 3, 1 milliards de dollars US.
D’un excédent de 601 millions en 2015, il entre en territoire déficitaire en 2017 (- 2, 52 milliards de dollars). Il devrait s’aggraver en 2018 pour atteindre un montant de – 3, 1 milliards de dollars US.
Les envois de fonds des OFW (travailleurs philippins de
l’étranger), les revenus tirés des IT-BPO, le tourisme et les investissements
étrangers dans le pays ne suffisent plus à couvrir les besoins en devises.
Normalement l’on devrait assister (l’on peut s’attendre) à
un affaiblissement du peso contre les principales devises.
Il n’y a pas de problème à accumuler des dettes… à la
condition que l’on puisse rembourser !
Le problème est que les réserves internationales brutes (RIF)
se sont également détériorées.
GIR représente le montant des dépôts en devises, des
obligations, de l’or et des Droits de Tirage Spéciaux (DTS), détenus par un
pays.
D’un montant de 86, 12 milliards de dollars en septembre
2015, il est tombé à 80, 669 milliards de dollars à la fin 2017 et s’est
effondré à 77, 68 milliards en mai 2018.
La chute est brutale.
La chute est brutale.
Les Philippines sont encore loin d’une crise de la dette ;
mais la hausse de la dette, conjuguée à une érosion du compte courant et des
réserves en devises, peut être source d’inquiétude.
ET APRÈS, QUEL FUTUR ?
La Présidence Ramos a vu l’essor de
l’industrie électronique ; l’époque du Président Arroyo a été marquée par
le développement du secteur IT-BPO ; l’administration Aquino a inauguré la
reprise du secteur manufacturier et des partenariats Public / privé.
Trois ans après son arrivée au pouvoir, l’on ne sait toujours pas quel secteur le gouvernement Duterte à l’intention de promouvoir ! Quel secteur, industriel, commercial, de service, financier ou autre, il entend développer.
Attention que le développement des
infrastructures n’est pas une industrie ; les infrastructures ne sont
qu’un catalyseur de l’industrie.
La nécessité de développer de nouvelles
industries est plus urgente que jamais, dans la mesure ou la plupart des
sources de devises sont menacées.
Dans le secteur IT-BPO, l’arrivée de
l’intelligence Artificielle (IA) remplacera très bientôt l’externalisation de
nombreux métiers basés sur la voix. Ce sont ainsi des millions d’emplois qui
vont disparaitre.
Rien qu’aux Philippines, ce sont plus de
1, 3 millions de personnes qui étaient employées dans ce secteur d’activité en
2017. De plus, avec des salaires dépassant largement le salaire moyen local,
c’est une classe moyenne qui était en train d’émerger. Il se pourrait que ce
secteur atteigne un pic de 1, 7 millions d’employés en 2018 / 2019, avant que
de rapidement décliner.
Remplacé par quoi ?
Dans
le secteur de l’électronique, l’apparition de nouvelles générations de circuits
intégrés et de semi-conducteurs rend obsolètes nombre d’entreprises locales
impliquées dans ce secteur.
Faute d’attirer de nouvelles compagnies à la pointe de la technologie, par des incitations fiscales et des facilités d’implantation, ainsi que d’offrir des possibilités de modernisation aux entreprises déjà implantées sur place, les revenus actuels de 32 milliards de dollars vont très certainement fortement diminuer.
Pour faire court, il semble nécessaire et
impératif que les Philippines développent rapidement de nouveaux secteurs
porteurs à l’exportation.
Certains « experts » ont suggéré
que les Philippines pourraient être compétitives dans les secteurs
agro-industriels, la construction navale, les appareils ménagers et les
produits chimiques.
Pour résumer, le Departement of Trade and
Industry (DTI) doit redoubler d’effort pour développer ces industries. Le pays
a besoin de nouvelles sources de devises et il en a besoin maintenant, ne
serais-ce que pour demeurer économiquement solide.
Malheureusement, le Président Duterte,
lors de son discours sur l’état de la nation, discours prononcé le 23 juillet
dernier, n’a donné aucune indication sur un possible développement de ces
nouvelles industries.
Tout juste la possibilité de la création d’un fond spécial destiné à la filière ‘’noix de coco’’.
Avis, critiques et commentaires, comme d'habitude sont les bienvenus.
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