Small
is beautiful !
Ou le déclin inexorable de la France.
Vous vous souvenez de ces mots devenus slogan dans les années quatre-vingt ?
Petit et beau ! Non, non, mille fois non, cela n’a rien à voir avec les Pygmées.
Je me souviens avoir entendu ces mots à la fin des années quatre-vingt, lorsque je suis retourné à l’école pour, entre autres, des cours d’économie.
Ou le déclin inexorable de la France.
Vous vous souvenez de ces mots devenus slogan dans les années quatre-vingt ?
Petit et beau ! Non, non, mille fois non, cela n’a rien à voir avec les Pygmées.
Je me souviens avoir entendu ces mots à la fin des années quatre-vingt, lorsque je suis retourné à l’école pour, entre autres, des cours d’économie.
L’on
parlait alors d’externaliser les services des entreprises, de ne garder que le
métier principal au sein de la structure, de déléguer les services et
fabrications annexes. Soit en créant des succursales, soit en s’adressant à de
petites entités de sous-traitance. L’entreprise devant se concentrer sur son
corps de métier, utiliser et développer son savoir faire.
Remontons
un peu le temps,
De 1950 à 1970 la France a connu une période brillante et l’exceptionnelle prospérité que connut alors le pays ne peut être uniquement attribuée à la reconstruction de l’après guerre. Si cette dernière avait effectivement stimulé l’activité, son influence ne pouvait être que passagère : en 1949 l’économie française avait retrouvé son niveau de 1938 et l’élan donné par la reconstruction ne pouvait plus expliquer la persistance de l’expansion.
De 1950 à 1970 la France a connu une période brillante et l’exceptionnelle prospérité que connut alors le pays ne peut être uniquement attribuée à la reconstruction de l’après guerre. Si cette dernière avait effectivement stimulé l’activité, son influence ne pouvait être que passagère : en 1949 l’économie française avait retrouvé son niveau de 1938 et l’élan donné par la reconstruction ne pouvait plus expliquer la persistance de l’expansion.
De
1949 à 1969, le taux moyen de croissance annuelle se situait entre 5 et 5, 5 %
et le chômage était extrêmement faible ; 1, 2 % jusqu’en 1958 et 2, 2 %
dans les années 60.
À
partir des années 70 tout change.
Notre situation économique entame une détérioration que
rien ne saura arrêter et ce ne sont pas les hauts et les bas circonstanciels
qui peuvent en masquer l’implacable continuité.
Comme à chaque fois en France, nous avons tendance à chercher
des responsables… ce n’est pas moi, c’est l’autre, c’est la faute à ceci ou à
cela, etc.
Sauf
à être aveugle ou atteint de cécité volontaire, il est totalement impossible de
ne pas se poser la question : « Pourquoi ce changement de tendance et
qui ou quoi est à l’origine de cette dernière ? ».
Nous
devons donc, selon l’orthodoxie contemporaine, donner une réponse
« Politiquement correcte ».
Cette dernière aura ce grand avantage de situer la cause du malheur dans un événement extérieur, à savoir le choc pétrolier de 1973.
C'est-à-dire la décision des pays producteurs de pétrole de fortement augmenter le prix du baril.
Cette dernière aura ce grand avantage de situer la cause du malheur dans un événement extérieur, à savoir le choc pétrolier de 1973.
C'est-à-dire la décision des pays producteurs de pétrole de fortement augmenter le prix du baril.
Mais
avant cela, le 15 août 1971, en pleine guerre du Vietnam faut-il le souligner,
le dollar n’est plus convertible en or !
Et
le 3
janvier 1973, la loi no 73-7
est une loi française qui modifie le statut de la Banque de France et
p récise notamment les conditions autorisant l'État à emprunter à la Banque de
France. Cette loi est également appelée « loi Pompidou-Giscard » ou
« loi Pompidou-Giscard-Rothschild » ou « loi de 1973 ». Loi
scélérate s’il en fût !
Donc nous avons trois événements quasi
concomitants :
- La fin de la convertibilité dollar / or,
- La fin de la convertibilité dollar / or,
-
La fin pour l’État de sa possibilité
d’emprunter auprès de la Banque Centrale,
-
La première crise pétrolière.
Si effectivement cette dernière a eu un impact,
il n’est pas possible de lui attribuer les quarante années de déclin qui vont
suivre.
Pas même les dix années suivantes. En effet le choc pétrolier a été rapidement absorbé, en quelques années et ce, grâce aux efforts entrepris pour économiser l’énergie et le développement d’énergies de substitution. Si la part de la consommation d’énergie dans le PIB avait plus que doublé en 1974, passant à plus de 10 % alors qu’elle n’était que de 5 / 6 % dans les années 50 à 70, elle était revenue autour de 7 % dès 1980. Donc, même si elle y a quelque peu contribué, ce n’est pas la crise pétrolière qui est à l’origine du déclin de la France à partir des années 70.
Pas même les dix années suivantes. En effet le choc pétrolier a été rapidement absorbé, en quelques années et ce, grâce aux efforts entrepris pour économiser l’énergie et le développement d’énergies de substitution. Si la part de la consommation d’énergie dans le PIB avait plus que doublé en 1974, passant à plus de 10 % alors qu’elle n’était que de 5 / 6 % dans les années 50 à 70, elle était revenue autour de 7 % dès 1980. Donc, même si elle y a quelque peu contribué, ce n’est pas la crise pétrolière qui est à l’origine du déclin de la France à partir des années 70.
Pour comprendre ce qui s’est passé il faut
remonter au système qui était en place durant ce que l’on a nommé, un peu
pompeusement, les « trente Glorieuses ». Pour appeler un chat un
chat, il faut bien le dire, nous étions sous un système dirigiste d’État.
C’est l’État qui commandait, pas les banques et la finance internationale.
C’est l’État qui commandait, pas les banques et la finance internationale.
Les banques étaient nationalisées et se
conformaient, dans les grandes lignes, aux recommandations des pouvoirs
publics.
Les entreprises qui régissaient la production
et la distribution de l’énergie appartenaient aussi à la communauté nationale.
Il en était de même des grandes entreprises, comme par exemple Air Liquide et Renault ; de plus les prix étaient contrôlés.
Il en était de même des grandes entreprises, comme par exemple Air Liquide et Renault ; de plus les prix étaient contrôlés.
Le Trésor avait la haute main sur les émissions
d’actions (jusqu’en 1959) et d’obligations ; il lui appartenait de les
autoriser ou non.
Il existait un commissariat au plan ou se
réunissaient les représentant du patronat, des syndicats et des ministères.
Si les recommandations de ce commissariat n’étaient pas obligatoires, elles n’en exerçaient pas moins une forte influence sur l’orientation globale de la politique économique et sur les décisions des acteurs.
Si les recommandations de ce commissariat n’étaient pas obligatoires, elles n’en exerçaient pas moins une forte influence sur l’orientation globale de la politique économique et sur les décisions des acteurs.
Ce n’est pas vraiment durant les années 70 que
le système a été démantelé, c’est durant les années 80, avec par exemple la
privatisation des banques.
Sous la présidence de V. Giscard d’Estaing, élu en 1974, une
lente évolution a commencé ; le contrôle des prix a subit des sorts
variables et le septième plan (7ème plan) ne suscitait déjà plus l’obligation
qu’avaient suscité ses prédécesseurs. Cette légère évolution a-t-elle contribué
à la diminution des performances économiques du pays ? Je ne me lancerai
pas dans ce débat en osant l’affirmer. Néanmoins, en considérant cette période
faste, l’on peut considérer (on le constate tout du moins), contrairement à ce
qui est souvent répété comme la seule vérité, l’intervention de la puissance
publique dans la vie économique n’est
pas nécessairement une catastrophe. Maintenant essayons d’imaginer qu’elle
aurait été la réaction de certains si, après une période faste sous un système
libéral, elle aurait été suivie d’un déclin sous une économie dirigée par les
pouvoirs publics ?
La décision américaine de renoncer à la
convertibilité du dollar en or et la destruction du système monétaire de
Bretton Woods furent un important facteur de changement. Le régime des changes
flottants, outre qu’il substituait une certaine instabilité à la sécurité
antérieure, ne pouvait qu’accélérer le danger d’une inflation mondiale dont la
politique monétaire américaine était responsable depuis la guerre du Vietnam.
Ce danger conduisit le gouvernement français à renoncer progressivement au
système de financement public qui reposait beaucoup sur le marché monétaire
(extension remarquable des émissions des bons du trésor dans les années 1950 et
1960, facilitée notamment par la fixation d’un plancher de bons qui était
imposé aux banques) et qui était jugé de nature inflationniste. La France
revint donc dans les années 1970 à des méthodes plus classiques : les grands
emprunts se multiplièrent (1973, 1976, 1977 et, bénéficiant de forts avantages
fiscaux, 1978). Cette évolution aboutit finalement dans les années 1980 à une
libéralisation du marché financier.
Mais il est surtout un autre changement qui fut
le facteur décisif et qui est passé sous silence pour des raisons souvent
idéologiques : c’est la destruction rapide, à l’échelle mondiale, des
frontières économiques. Cette destruction fut le fruit de négociations
internationales multiples exprimant un mouvement de pensée de portée plus
générale. Utilisant et portant ce mouvement de pensée, le pouvoir américain
imposera successivement toutes les négociations nécessaires pour atteindre son
objectif : la libéralisation des échanges mondiaux et l’exposition à la
concurrence des pays en voie de développement. S’y ajouta un début
d’unification européenne. Pour la France, il en résulta la disparition rapide
d’un système de protection très ancien, sous lequel vivaient, depuis des
générations, l’économie et surtout l’industrie françaises.
Intervinrent alors :
L’établissement progressif de la CEE (Initialisé
par les USA, nous le savons aujourd’hui). Il conduisait à la suppression des
droits de douane entre les six pays membres. La C.E.E avait été mise en place
le 1/1/1959. Au 1/1 1970, l’union douanière était achevée. Dans le même temps,
l’institution du tarif extérieur commun (TEC) avait ramené la protection vers
les pays tiers à 13,4 %.
La négociation internationale dite Kennedy
round. Le Kennedy Round, lancé à l’initiative et sur l’insistance des
États-Unis, marque le véritable coup d’envoi de l’entreprise de mondialisation
de l’économie. Ses résultats, obtenus après plusieurs années de négociations,
entraient en vigueur au 1er janvier 1972 : ils amputaient le T.E.C. de près de
40% et le ramenaient autour de 8,3%.
Quel que soit le jugement que l’on porte sur
une protection tarifaire, on ne peut que constater l’extrême brutalité pour la
France d’un choc qui en quelques années a fait passer cette protection de 20 à
zéro % sur les importations provenant de la CEE (c’est à dire sur 60% du total
des importations industrielles) et à 8,3% sur les importations d’autre
provenance. Autrement dit, une « protection globale pondérée » abaissée de 20 à
3,3% en une douzaine d’années.
Il ne s’agissait que de la première étape : de
nombreuses négociations internationales sont par la suite venues achever cet
effacement des frontières économiques. Ceci toujours au profit quasi-exclusif
des USA.
L’industrie française était-elle en mesure de
supporter un tel choc ? L’examen du commerce extérieur des produits industriels
(ouvrés et semi-ouvrés) conduit à une réponse plus que réservée.
Durant la période 1970-1980, la croissance
décroit à 3,3 % du PIB et le chômage augmente, atteignant 5, 4 %.
Entre
1962 et 1982, la population algérienne vivant en France passe de 350 000 à plus
de 800 000 personnes.
Si,
malgré la chute des barrières douanières, notre balance commerciale demeurait
excédentaire avec les pays de la CEE en 1966, elle est depuis devenue largement
déficitaire avec les pays de l’Union Européenne et avec les pays industrialisés
plus généralement.
Si
encore, au niveau de l’UE, il existait une harmonisation ; TVA, salaires,
charges, impositions, etc. nous pourrions lutter à armes égales ! Mais c’est
loin d’être le cas.
Regardez
ce qui se passe avec les travailleurs détachés, avec les véhicules allemands
qui sont fabriqués en Europe centrale ; comparez les salaires et charges d’un
ouvrier Slovène, Polonais, Espagnol, Italien et Français, sans parler des
Grecs.
Partout l’on se dirige vers le moins disant, car avec l’euro qui est en place, impossible de dévaluer une monnaie nationale qui n’existe plus.
À quand des salaires comparables à ceux du Bengladesh qui, comme je vous le rappelle, sont de 70 / 80 USD par mois !
Partout l’on se dirige vers le moins disant, car avec l’euro qui est en place, impossible de dévaluer une monnaie nationale qui n’existe plus.
À quand des salaires comparables à ceux du Bengladesh qui, comme je vous le rappelle, sont de 70 / 80 USD par mois !
L’ouverture
des frontières, la privatisation des banques, la prise de pouvoir au niveau
mondial de la finance et des banques, la mondialisation à outrance, l’Europe à
vingt-huit, la création d’une monnaie unique, la gouvernance de Bruxelles… tout
ceci a participé au déclin ininterrompu de la France durant ces quarante
dernières années. Et cela n’est certainement pas fini !
Avec
l’argent massivement déversé par la FED, la BCE et la BOJ, du fait d’une
création monétaire démesurée et qui ne sert qu’à soutenir les bourses et à
financer les déficits d’États en faillite, nous assistons à un jeu du Bonneteau.
Les gains sont empochés par les banquiers et financiers et les pertes payées
par les peuples !
Comment voulez-vous préparer une retraite avec des taux négatifs ? L’argent que vous épargnez chaque mois est grignoté par ces taux négatifs auxquels viennent s’ajouter les frais bancaires ! Une seule solution, dépenser au fur et à mesure. C’est peut-être un des buts de la chose.
Comment voulez-vous préparer une retraite avec des taux négatifs ? L’argent que vous épargnez chaque mois est grignoté par ces taux négatifs auxquels viennent s’ajouter les frais bancaires ! Une seule solution, dépenser au fur et à mesure. C’est peut-être un des buts de la chose.
D’autre
part, vous êtes vous un jour posé la question de savoir pourquoi les États-Unis
s’autorisaient à pénaliser les entreprises qui faisaient du commerce avec les
pays que ces mêmes États-Unis avaient décidé de mettre sous embargo ?
De plus, leurs entreprises détournent souvent ces embargos, sans pour cela être pénalisées !
Lorsqu’une banque française règle une pénalité de plusieurs milliards, c’est en fait vous, qui avec votre argent payez.
De plus, leurs entreprises détournent souvent ces embargos, sans pour cela être pénalisées !
Lorsqu’une banque française règle une pénalité de plusieurs milliards, c’est en fait vous, qui avec votre argent payez.
J’ai
commencé ce billet avec les mots « Small is Beautiful ».
Oui, mais les Ricains et dans une moindre mesure les Chinois, sont en train de créer des monstres.
Google, Amazon, Face Book, Apple… Alibaba…
Oui, mais les Ricains et dans une moindre mesure les Chinois, sont en train de créer des monstres.
Google, Amazon, Face Book, Apple… Alibaba…
Mais
aussi Ikea, Airbnb, Uber…
Les
valorisations boursières de Google et d’Apple sont respectivement de 555 et 534
milliards d’USD en 2016, celle d’Amazon de 459 milliards au début 2017 et les
profits sont fabuleux : plus de 34 milliards par an pour Apple !
Sachant que chaque politique et décideur a un prix… cela génère pas mal de corruption !
Sachant que chaque politique et décideur a un prix… cela génère pas mal de corruption !
Pour
comparaison, le Produit Intérieur Brut (PIB) de la Belgique était de plus ou
moins 500 milliards en 2016 et ses exportations de 211 milliards.
Qui
pourrait être, de nos jours, capable de lutter contre ces géants ? Sachant
que de plus, toute entreprise innovante, toute startup, sera immédiatement
rachetée, quitte à y mettre le prix, avec une offre qui ne pourra être
refusée.
Le succès boursier de la société Amazon ne sert pas qu'à enrichir
ses actionnaires et notamment Jeff Bezos qui en a gardé le contrôle, mais aussi
à doter l'entreprise de poches sans fond dans lesquelles les dirigeants peuvent
puiser à satiété, soit pour se diversifier (dans le cloud), soit pour conquérir
à perte des parts de marché dans de nombreux pays. Le rêve économique
américain.
Oui, vous avez bien lu… à perte !
Le
meilleur des mondes et I984 ne sont plus des fictions, nous sommes en plein
dedans.
À tous je souhaite une excellente fin de semaine, que la Force vous accompagne.
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Les articles de ce blog sont © Copyright protected. Leur reproduction, mise en réseau public ou privé, sous quelque forme sont interdites sans l'accord préalable de l'auteur.
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