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Saturday, November 2, 2013

DIMIAO, PROVINCE DE BOHOL !

Comme vous le savez certainement l’île de Bohol, une île qui se situe dans les Visayas, a été durement frappée par un violent tremblement de terre le 15 octobre dernier.

L’on dénombre plus de deux cents victimes et une dizaine de personnes sont toujours portées disparues plus de deux semaines après la catastrophe.


Les pertes ne sont pas uniquement humaines. Plusieurs églises, qui avaient traversé les siècles sans subir les outrages du temps, n’ont pas résistées et se sont plus ou moins écroulées sous la violence des chocs.

Cette région, fortement touristique, risque de perdre une partie de l’attraction qu’elle avait auprès des visiteurs qui venaient du monde entier. Ils venaient voir les Tarsiers, un des plus petits primates au monde ainsi que les ‘’Chocolat Hills’’, ces collines arrondies qui se parent d’une couleur chocolat lors de la saison sèche.

Mais Bohol c’est aussi la rivière Loboc, l’île de Panglao et ses longues plages, c’est également un endroit extraordinaire pour la plongée sous-marine. Si le requin baleine n’y fait que des apparitions saisonnières, différentes espèces de dauphins se partagent en permanence les eaux claires et cristallines qui baignent cette partie de l’archipel.  


Mais il y a une attraction, une curiosité dont vous n’avez certainement jamais entendu parler.

Pour cela il faut que je vous emmène tout au sud et au centre de l’île, dans la municipalité de Dimiao.

Dimiao, une municipalité de cinquième classe, une petite ville de quinze mille âmes qui se répartissent dans 35 barangays et qui se situe à 36 kilomètres à l’est de Tagbilaran la capitale provinciale.


Ici  tout est calme, tranquille, paisible, une petite ville de province un peu endormie entre mer et montagnes. Ici les gens sont fermiers ou pêcheurs, pas d’autre alternative, à Dimiao l’on est fermier ou pêcheur.

Dans le Barangay de Canlambang qui se trouve à 18 kilomètres du centre-ville, chaque troisième jour du mois de mai est l’occasion de célébrer le Saint patron du lieu, Saint Santa Cruz. Pour cela les Canlambonganons, les habitants du lieu qui sont tout au plus 700, vont danser la danse des Anges ou ‘’Inanghel’’, une danse qui aurait été adoptée il y a bien longtemps par les premiers Chrétiens du lieu.

Si l’on n’est pas sûr de la date à laquelle la paroisse fut fondée,  les premiers baptêmes répertoriés  dans les archives sont datés de 1750. C’est une des plus anciennes municipalités de Bohol et elle comptait déjà 8.820 habitants en 1897. 

En fait la ville couvrait à cette époque une surface beaucoup plus importante que de nos jours, elle incluait les villes de Valencia et de Lila qui sont désormais des municipalités à part entière.

S’il y a  un endroit où l’histoire, le mystère et la religion se mélangent parfaitement dans ce qui pourrait être un lieu pour un show de télé-réalité, c’est bien la municipalité de Dimiao.

Dimiao est célèbre pour son cimetière déclaré trésor culturel national. Ce cimetière est plus connu sous le nom des ‘’Ruines d’Ermita’’.


Mais avant de vous parler du cimetière, je vais vous donner une liste non exhaustive des autres monuments ou lieux que vous pourriez visiter.

L’église San Nicolas, construite dans la seconde moitié du 19ème siècle, est une des plus anciennes églises de pierre de Bohol. Elle est reconnaissable à ses deux tours jumelles situées de par et d’autre de la façade et est dédiée à San Nicolas Talentino qui est également le saint patron de la ville.  

Derrière l’église se trouve l’ancien couvent, transformé de nos jours en école.

Plus étrange et faisant face à l’église, dans l’allée qui mène à cette dernière, se trouve ‘’The Sacred Heart of Jesus’’. Montés sur quatre piliers qui ressemblent à si méprendre à des piliers supportant un château d’eau, se trouve un globe terrestre sur lequel se tient Jésus, debout, bras écartés et qui fait face à l’église. 

C’est là que se pratique le ‘’Hugos’’, une procession avec des chants religieux qu’entonnent de jeunes enfants durant la célébration du dimanche de Pâques.

Encore plus étonnant, derrière lui et lui tournant le dos, se trouve Jose Rizal monté sur une stèle.
Bien que plus bas que Jésus, le monument de José n’en et pas moins plus imposant, surélevé on y accède par quelques marches.



Deux plages de sable blanc pour les amateurs, Balbalan beach qui se situe à cinq minutes du centre- ville et Imelda Beach, bordée de cocotiers, qui se trouve dans le Barangay Luyo. Les eaux claires comme du Crystal et dépourvues de pollution sont idéales pour y nager.

Les cascades jumelles de Dimiao qui se trouvent à une quinzaine de kilomètres de la route principale vous obligeront à effectuer un peu de sport.

On trouve également des terrasses de riz, mais qui ne sont, bien évidemment, pas aussi spectaculaires que celles de Banaue.

Badiang peak est une montagne accidentée qui peut faire l’objet d’une randonnée de plusieurs heures le long de sentiers et qui se terminera par un peu d’escalade sur les rochers. Vue panoramique de Dimiao et des plaines avoisinantes à partir des crêtes.


Mais revenons au cimetière.

Construit au début des années 1800, à un endroit où il aurait pu y avoir les bâtiments d’une ancienne forteresse, l’on trouve des centaines de petites tombes disposées en nid d’abeilles. Mais étonnamment toutes ces tombes sont vides.


Ces sépultures, structurées d’une façon unique, sont les seules que l’on ait découvertes aux Philippines.

Selon certaines sources l’ensemble de la structure d’Ermita Ruines ressemblerait à celle du cimetière de Paco. Cimetière qui se situe à Manille, là où les rues de Padre Faura et du Général Luna se rejoignent, non loin de Taft avenue et à distance de marche du Rizal Park.

Les historiens ont émis l’hypothèse que les habitants de la région sont morts d’épidémie avant que le cimetière ne soit terminé. Ils pensent qu’il se pourrait que Dimiao ait été touché à un point tel, que seuls quelques rescapés de la communauté ont été en mesure de prendre soin des morts.

Ce qui expliquerait pourquoi les équipes archéologiques ont déterré quelques squelettes entassés dans une fosse commune. Dans un lopin de terre, au centre des niches en forme de nid d’abeilles, qui elles sont restées vides.

D’autres chercheurs disent que l’absence d’os dans les centaines de petites niches pourrait avoir une explication toute simple. Les archives de la ville révèlent que le père Manuel Carususan aurait fait fermer le cimetière en 1844. 

Peut-être, toujours d’après les chercheurs, pensait-il qu’il était malsain d’avoir un cimetière aussi près de l’église.

Il ne faut pas croire que le cimetière d’Ermita Ruines soit la seule attraction touristique de Dimiao.


Comme dans la majorité des villes de Bohol, il y a également une église catholique , la
 Nicolas Talentino Parish. Une église vieille de plusieurs siècles où, à un moment donné, le père Leon Inchausti et le père José Rada, tout deux de l’Ordre des Augustins Récollets, ont été assignés. 

Ces deux prêtres sont deux des huit martyrs de Motril, des prêtres exécutés pour leur foi au cours de la guerre civile espagnole.

Les martyrs de Motril (une ville de la province de Grenade en Espagne) étaient un groupe de 7 Augustins Récollets plus le curé de Motril.

Ces religieux avaient pour traits communs d’êtres des hommes simples, ayant une grande dévotion mariale (pour la vierge Marie). Leur zèle apostolique les poussa à se rendre en divers pays, où certains connurent déjà la persécution comme aux Philippines. 

De retour en Espagne, dans le couvent de Motril, ils continuèrent leur apostolat multiforme avec la même ardeur et décidèrent de rester quand le danger se fit sentir. Ils furent exécutés entre juillet et août 1936. Béatifiés à Rome le 7 juillet 1999 par le Pape Jean-Paul II.

Aussi bien le cimetière de l’Ermita Ruines que l’église San Nicolas de Talentino ont été touchés par le tremblement de terre qui a frappé la région le mois dernier.
Cependant, les dommages subits ne sont pas aussi sévères que ceux reçus par d’autres monuments historiques de l’île.



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.


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