Fiasco d’une séance de
pêche écourtée !
Laurent, jeune Français
sérieusement engagé avec sa July, souhaitait visiter les environs de Ternate.
Il y a plusieurs mois de cela, je lui ai donc proposé un petit périple dans le
coin.
Le lac Taal, il a déjà fait
durant une précédente visite, donc oublions, mais ce ne sont pas les ressources
qui manquent au pays des 7.107 îles.
Je lui ai donc proposé
le ‘’circuit’’ suivant, individuel et en totale liberté.
Logé au Ternate Beach Resort, un tout petit resort tenu par une communauté
religieuse locale, il y disposait d’une chambre climatisée et de la plage pour
lui tout seul … ou presque.
Interdit de fumer et de
boire de l’alcool au sein de cette communauté, mais heureusement j’ai mes
habitudes et un passe droit, à la condition de rester discret.
Premier jour pour Laurent et sa future, direction le Kaylabné Beach Resort. Un complexe touristique immense qui se situe à une vingtaine de kilomètres de Ternate, en bord de mer et entouré d’un cirque montagneux.
Premier jour pour Laurent et sa future, direction le Kaylabné Beach Resort. Un complexe touristique immense qui se situe à une vingtaine de kilomètres de Ternate, en bord de mer et entouré d’un cirque montagneux.
Voici comment Laurent
en parle, dans un petit compte rendu qu’il a bien voulu me faire parvenir.
Deuxième jour, balade en
mer à bord d’une barque locale, ces barques à balanciers utilisés par les
pêcheurs locaux pour leurs activités journalières. Gilets de sauvetage, couvres
chefs, crème solaire, lunettes de soleil, un grand parasol, de quoi se
ravitailler en solide et en liquide et hop, au petit matin, les voilà partis en
direction de Corregidor, la forteresse fameuse durant la seconde guerre mondiale.
Je leur ai choisi comme capitaine, un de mes compadre et certainement un des
marins les plus expérimenté de cette partie de la Baie de Manille, Digus,
quarante années d’expérience à la pêche au calmar, il connait le coin comme sa
poche.
Corregidor, la
forteresse, le Gibraltar de l’Est, le Rock, le dernier rempart des forces Américano-philippines
contre l’envahisseur japonais.
Corregidor capitulera le
6 mai 1942 après avoir ralenti, pendant quatre mois l’avance de l’armée
impériale en direction de l’Australie. Le fameux « I shall return »
du Général Macarthur avant son départ en exile vers ce même pays. Quelques
beaux massacres perpétrés par les Japonais, la marche de la mort, la totale
destruction de la Perle de l’Orient, de Manille la capitale, au début de 1945.
Mais tout cela est maintenant oublié, ou presque.
Les impressions de
Laurent durant cette balade en mer et la visite d’une partie de l’île.
Je n'oublie pas Corregidor
et ses vestiges de la 2ème guerre mondiale où américains et japonais se sont
livrés à une guerre totale, en France on a la Normandie, les Philippines ont
Corregidor. Et puis le bouquet final, un karaoké plus vrai que vrai dans
Ternate, dans un de ces endroits où les touristes ne vont pas souvent, mais un
lieu authentique et de la bière à profusion ...
Mer calme durant leur
visite de l’île et sur le trajet aller et retour, quelques petites vagues en
fin d’après-midi, rien de bien méchant.
Il ne va pas en être de
même le lendemain matin.
Le vent souffle alors du nord et il va souffler de plus en plus fort.
Tout a commencé le matin
vers six heures, heure à laquelle je me rends au marché afin d’y acheter des
appâts. Oui, il nous faut des appâts si nous souhaitons pêcher.
Le meilleur appât, pour des gens peu habitués à ce genre de pêche qu’est la pêche à la palangrotte, le ‘’Pusit’’, squid en anglais et calmar ou calamar en français. La chaire en est ferme et tiens bien à l’hameçon ; nul besoin que d’être très rapide pour répondre à une attaque.
Le meilleur appât, pour des gens peu habitués à ce genre de pêche qu’est la pêche à la palangrotte, le ‘’Pusit’’, squid en anglais et calmar ou calamar en français. La chaire en est ferme et tiens bien à l’hameçon ; nul besoin que d’être très rapide pour répondre à une attaque.
Le ‘’Hipon’’, shrimp en anglais et crevette en français est beaucoup plus attractive, mais de nombreux petits poissons, ou même des plus gros non affamés, arrivent à piquer l’appât sans se faire prendre. Ils ‘’pit-pit’’ comme nous disons dans notre jargon. Donc il faut-être plus attentif, avoir le fil bien tendu, tout en ayant le plomb qui repose sur le fond. Donc une technique qui demande un peu plus d’expérience de la part du pêcheur.
Malheureusement, pas de
chance pour moi ce matin là au marché de Ternate, pas de pusit et pas non plus
de hipon. Je suis obligé de me rabattre sur une sorte de petits anchois, un
poisson gras, qui ne tient pas bien à l’hameçon et qui de plus n’est pas aussi
attractif que les pusit ou hipon.
Pas le choix, il nous faudra faire avec.
Pas le choix, il nous faudra faire avec.
Direction le Ternate
beach resort, où m’attendent Laurent et son capitaine et j’indique à Digus la
direction à prendre.
Il faut que j’explique ; peu de locaux pêchent comme nous, ils sont plus habitués à pêcher aux filets, avec des nasses ou au fusil harpon de fabrication locale. Parfois à la traîne, mais cela est plus rare et de plus ils n’y connaissent pas grand-chose.
Il faut que j’explique ; peu de locaux pêchent comme nous, ils sont plus habitués à pêcher aux filets, avec des nasses ou au fusil harpon de fabrication locale. Parfois à la traîne, mais cela est plus rare et de plus ils n’y connaissent pas grand-chose.
Direction plein ouest,
pour une petite demi-heure de navigation.
Je demande à Digus d’appuyer sur la gauche, cap sur Freilé. Il faut que nous nous retrouvions en face de Puerto Azul, un complexe hôtelier partiellement fermé de nos jours ; les deux antennes relais vont nous donner une position exacte, une fois qu’elles seront positionnées et alignées sur une certaine montagne au sommet dénudé.
Nous y sommes, je fais
signe au Capitaine, celui-ci coupe le moteur, puis jette l’ancre.
Ici nous devons avoir une douzaine de mètres de fond et nous nous situons à environ trois kilomètres de la côte. Un de mes coins favoris.
Ici nous devons avoir une douzaine de mètres de fond et nous nous situons à environ trois kilomètres de la côte. Un de mes coins favoris.
Petit problème, les
vagues se sont faites de plus en plus grosses sous la force du vent du nord qui
souffle de plus en plus fort. La barque monte et descend, les balances tapent,
le vent souffle et nous sommes parfois douchés par une eau fraîche, mais pas
froide.
Néanmoins, la situation
n’est pas des plus faciles ; monter un hameçon, couper et accrocher un
appât, demandent de garder un équilibre pas toujours facile à conserver, à
maîtriser. C’est Digus qui ouvre le bal avec un Petcho, puis un beau Lapu-lapu,
puis c’est au tour de Laurent qui nous sort un Loyola, puis un Bisugo.
Quant à moi, je devrais
me contenter d’un affreux, un poisson pierre que je laisse repartir bien
volontiers.
Puis plus rien, plus de
touches, la mer se creuse, nous sommes de plus en plus souvent douchés, le vent
à encore forci … je prends la décision, décision prise bien à contrecœur vous
pouvez me croire, de rentrer. Il n’y a rien à faire, les Dieux sont contre
nous, les conditions deviennent par trop difficiles, la sage décision … retour
sur la plage.
Nous aurons largement le
temps de nous faire doucher lors du retour, retour qui va durer au moins le
double de l’aller. Nous sommes contre le vent, contre les vagues et n’avançons
pas très vite, pas vite du tout. Mais en se rapprochant du bord les conditions
deviennent meilleures, le vent est coupé, affaiblit par les collines qui bordent la côte sur cette
partie de la baie.
La mer creuse m’a creusé,
je commence à avoir faim, quelle heure peut-il être ?
Onze heures, avons pêché entre une heure et une heure trente, pas plus, et les moutons sur la mer sont de plus en plus visibles et de plus en plus proches de la côte. Combien pouvaient faire les creux ? Un mètre cinquante, deux mètres au maximum, mais mer hachée et la barque est toute petite, un esquif, un fétu de paille dès que la mer grossit.
Aucun danger, nous avons,
Digus et moi, affronté des conditions bien pires, mais pas agréable pour une
séance de pêche que nous souhaitions des plus calmes. Aucune intention de jouer
les pêcheurs d’Islande, aucune obligation, juste pour le plaisir, pour le fun
et dans ces conditions … le plaisir disparait.
Une heure plus tard,
installés plus ou moins bien sous le vieux ‘’Kobo’’, nous pouvions enfin nous
ravitailler ; au menu : salade à base de macaronis, avec pommes de
terre, poulet, mayonnaise, des shanghais, l’éternel Pancit mais Misado cette
fois-ci, les jus de fruits, les glaces et autres que j’ai depuis longtemps
oubliés.
Pour la digestion, rien
de mieux qu’un bain dans la baie de Manille.
Une bonne heure à barboter avant que de remonter se sécher sous le Kobo.
Cinq heures, temps de se
séparer, momentanément tout du moins, afin d’aller prendre une douche et de se
changer. Vers dix-neuf heures envoyons un tricycle local pour prendre Laurent
et July, tricycle qui va les emmener chez Jimmy, un autre de mes compadre,
celui qui tient un Bar/Videoke/ boui-boui, mais dans lequel on rigole bien.
Là, les répertoires les
plus hétéroclites vont y passer ; il faut dire que la bière qui coule à
flot aide grandement les chanteurs (très) amateurs que nous sommes, à se
prendre pour des stars.
Enchaînons les répertoires les plus anciens à des tubs récents, sans pour cela que l’ambiance ne retombe. Un peu après dix heures, après de nombreuses bières et d’encore plus nombreuses chansons, nous pensons qu’il est peut-être temps d’arrêter de casser les oreilles des gens du voisinage.
Rentrons tranquillement
dans nos habitats respectifs où, compte tenu des boissons ingurgitées, le marchand
de sable n’a pas tardé à nous endormir.
Demain sera une autre
longue et difficile journée pour l’expatrié aux Philippines que je suis.
Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d'habitude sont les bienvenus.
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Et anglais sur : www.frenchlivinginthephilippines.blogspot.com
“Épouser une Femme Philippine”,
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“101 façons de Générer des Revenus aux Philippines, pour y vivre’’ est maintenant disponible.
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