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Sunday, November 11, 2012

TAWI-TAWI, LA PERLE DU SUD ... DES PHILIPPINES !


TAWI-TAWI, la perle du Sud.


C’était un matin tout à fait ordinaire sur le quai chinois du port de la ville de Bongao à Tawi Tawi ; probablement le port le plus fréquenté et le plus animé de l’archipel de Sulu.

Le brouillard recouvrait encore le sommet en forme de minaret du pic qui domine la ville, quand le port commença à se remplir de bangkas de différentes tailles. Elles transportaient des légumes, des sacs de riz, de la farine de cassave et plein d’autres choses nécessaires au ravitaillement d’une ville insulaire.

Deux écolières d’une High School, reconnaissables à leurs uniformes, se tenaient debout, en parfait équilibre, malgré le tangage de la bangka motorisée qui fendait les eaux bleues, presque noires, de l’entrée du port.

Une autres bangka, plus grosse, la suivait de près.
Elle était remplie de gens qui se penchaient en avant pour lutter contre le vent et dont les mains agrippaient les plats bords. Une mère, le dos appuyé à un sac de coprah, donnait le sein à son bébé.


Sur le quai, l’air s’était rempli du bruit des moteurs, du grésillement de beignets qui grillaient dans l’huile, du clapot des vagues contre l’embarcadère et, par intermittence, de mots prononcés dans différents langages du sud et que le vent entraînait. 

Tandis que l’animation allait grandissante, une imposante barque de bois, chargée de gens, de volailles, de sacs de crustacés, de glacières entassées avec des cordages et autres accessoires de pêche, de paniers rempli de fruits et de légumes, indiqua son départ imminent par trois longs coups de corne de brume.

Le quai de Bongao, en forme de fer à cheval, est le cœur même de la ville, c’est là que la majorité des affaires se traitent.   

Quelques rares bâtiments en dur, de minuscules échoppes et un nombre incalculable de petits cafés, tous les mêmes, rien ne les distingue, mais tous se pressent les uns contres les autres.

Toutes ces échoppes, petites boutiques et autres cafés entourent le débarcadère en forme de fer à cheval. L’ensemble est relié par un passage, une passerelle faite de quelques bambous assemblés par des cordages. De part et d’autre de la base du fer à cheval, des édifices légers ont été construits sur pilotis. L’on y accède en passant d’une boutique ou habitation à une autre, attention que parfois il y a des trous dans le plancher et que l’ensemble, un peu branlant, semble bien fragile.


Une légère brise au goût d’iode s’est levée, apportant avec elle une odeur de pain fraîchement sorti du four d’une boulangerie locale.

Des femmes vêtues du traditionnel ‘’Malong’’ arrangent patates douces et cassaves sur de minuscules étales. Elles installent des parasols multicolores qui vont protéger leurs légumes lorsque l’astre du jour fera son apparition au-dessus des toits de tôles des maisons sans étages.

Tawi-Tawi, un nom à la connotation de distance.
Tawi-Tawi est dérivé du mot Malais ‘’jaui’’ qui veut dire loin.

Il faut dire qu’effectivement nous sommes loin, loin de tout, mais néanmoins si proches de la province du Sabah sur la grande île de Bornéo. Combien de kilomètres de Bongao à Bornéo ?
Disons quarante, peut-être quarante-cinq, pas plus, un petit bras de mer à traverser.

Nous sommes loin de Manille, tout à fait à l’extrême sud ouest des Philippines, plus proches de la Malaisie et de l’Indonésie que de Mindanao, la grande île du Sud des Philippines. 

La province de Tawi Tawi c’est en ensemble de plus de trois cents îles disséminées au Sud-ouest de la péninsule de Zamboanga, bien au-delà de Basilan et de Jolo.

Bien que la province se trouve très éloignée de Mindanao, ce n’est pas une fin, ce n’est pas un cul de sac. Bien au contraire, c’est la porte d’entrée des Philippines sur le reste de l’Asie du Sud.

La proximité de la partie Est de Bornéo a fait de Bongao, la capitale de la province, un important centre de commerce régional. Les marchands du Sud de l’Asie et ceux venus des pays islamiques s’y pressent et s’y rencontrent depuis des siècles.

L’histoire colorée de la province remonte à une période bien antérieure à la colonisation espagnole. En fait les premiers écrits remontent à Sheik Karimul Makdum, un missionnaire arabe qui introduisit l’Islam dans la province de Sulu en 1380. D’autres missionnaires aidèrent à propager l’Islam et répandirent la foi dans les communautés de Tawi-Tawi.

Au début du XVIème siècle le commerce entre la province et les pays d’Asie du Sud était florissant. L’archipel de Sulu, qui incluait Tawi-Tawi et qui était alors dirigé par Sharif Ul-Hasmin, devint un des plus puissants états de la région du Sud-est asiatique.


Tawi-Tawi est en majorité peuplée par des Samals, une ethnie dont la culture est un mélange d’influences arabes et indo-malaises. 

Naturellement amicaux et non belliqueux les Samals sont depuis longtemps reconnus pour leur savoir-faire et leur expertise dans les domaines de la pêche et de la construction de bateaux, dans le tissage et le commerce. 

Même si nombre d’entre eux se sont lancés dans la culture des algues marines ces dernières années, ils ne perdent jamais une occasion d’exercer leurs talents dans le négoce et le commerce.

Ceci est encore plus évident si vous vous promenez et observez ce qui se passe sur le quai de Bongao. Presque tous les gens qui s’y trouvent sont là pour vendre ou acheter et la transaction sera définitivement conclue devant un ‘’Kahawa’’, dans un de ces très nombreux et minuscules cafés qui pullulent à cet endroit.

Vous sentez la forte odeur de ce café local ?

Le Kahawa, certainement une déformation du mot Kawa, le café en langue arabe, est bu ici à longueur de journée, un peu la potion magique du Samal.

Prenez place, assoyez vous, les serveuses vont vous apporter de ces gâteaux traditionnels fourrés de Ube ou de Cassave.

Les Samals ont une façon unique de présenter le café. Sauf à avoir retenu et assimilé les quelques mots qui suivent, vous risquez de vous poser des questions la première fois que vous aurez à boire un café à Bongao.
Dans le rituel local deux verres identiques sont placés l’un dans l’autre en face de vous.
Le serveur remplit le verre du dessus avec du café brûlant.

A vous de jouer ; retirez le verre du dessous et versez y, avec le verre plein, quelques gorgées de café. Simple, non ?


Une des attractions culturelles et colorée de la ville de Bongao consiste en un village Badjao qui se trouve construit sur pilotis au-dessus de la mer. C’est un village qui a été sponsorisé par le Department of Trade and Industry.

Les Badjao sont le peuple de la mer, les Gypsies ou les Gitans des mers, ceux que le gouvernement voudrait sédentariser. Il y a encore quelques décennies ces populations vivaient sur leurs bateaux ; les gens naissaient, grandissaient, vieillissaient et mourraient sur les bateaux.

Ce sont des spécialistes de la plongée en apnée, des chasseurs de perles, des êtres qui dès leur plus jeune âge ont les tympans percés, parfois éclatés.  

Leur village se compose de maison très simple érigées au-dessus de l’eau et qui forment un véritable labyrinthe, avec des quais, des embarcadères, des échelles et des passerelles.
C’est la possibilité, pour le visiteur, de voir évoluer les Badjao dans leur environnement, dans leur élément, dans et sur la mer.


Bien que régulièrement visitée par les marchands et les hommes d’affaires, Tawi-Tawi n’est pas une destination touristique. Son potentiel de développement pour l’écotourisme est énorme, mais les problèmes liés au terrorisme et au banditisme, font que cette province est quasiment fermée au tourisme.

La province comprend des îles et des plages qui sont parmi les plus belles du pays. De plus, des sites de plongée de niveau mondial sont présents et accessibles un peu partout, principalement du fait de la faible profondeur des eaux. Cette même faible profondeur ainsi que les nombreuses îles, souvent inhabitées, les récifs et les barrières de corail, obligent à l’utilisation de petits bateaux, le tourisme de masse n’est pas pour demain.

Bongao, la capitale provinciale se trouve sur une petite île, au Sud-ouest de Sanga-Sanga la plus grande île de l’archipel.

Une liaison par ferryboat existe à partir de Zamboanga et Mindanao Express effectue des liaisons aériennes plusieurs fois par semaine.

J’ai écrit ce post d’après des notes que j’avais prises lors d’un rapide passage dans cette région il y a plus de 13 ans maintenant. 

Malheureusement, compte tenu des développements politiques de ces dernières années, je ne peux que très fortement déconseiller la visite de la province de Tawi-Tawi.

Une connaissance y a fait une escale rapide avec son voilier il y a quelques semaines.
Il n’a pas eu de problème particulier et m’a raconté que peu de choses avaient changées.

Attendons tout de même encore un peu avant que de nous y aventurer.




Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d'habitude sont les bienvenus.









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