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Sunday, October 14, 2012

TASADAY ... LA TRIBU PERDUE !


Tasaday, une histoire pas si simple !

C’est pour moi une des plus belles, sinon la plus belle histoire des Philippines.

De plus celle-ci garde toujours tout son mystère, ses secrets  et de nos jours il est toujours très difficile de distinguer la partie vraie de la ou des parties qui auraient pût éventuellement être inventées ou ajoutées.

Le plus grand mystère subsiste, même les scientifiques sont partagés.



Mon avis serait que nous sommes entre les deux, entre ceux qui disent, souvent sans preuves, que cette histoire aurait été totalement inventées, un canular en quelque sorte  et ceux, peut-être un peu trop idéologues, qui y croient dur comme fer.


Mais revenons à l’histoire.

Début juin 1971, la nouvelle éclate au sein de la rédaction de la chaîne de télévision NBC, la nouvelle est aussitôt reprise par les rédactions du monde entier, tout le monde ne parle plus que de cela.
Les journaux du monde entier en font leur une.

Les gens dans les rues, au travail, en famille ne parlent plus que de cela.
Mais peut-être faut-il nous replonger dans le passé, ce milieu de l’année 1971.

Je vous replonge, ou pour les plus jeunes, vous plonge dans le contexte :

Que se passe-t-il en cette année 1971 ?

Le réalisateur britannique Joseph Losey remporte la palme d’or à Cannes avec son film ‘’the Messenger’’ ;
George C. Scott remporte l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation dans Patton ;
Jaques Laurent reçois le prix Goncourt pour son ouvrage ‘’Les bêtises’’ ;
Le cycliste belge Eddy Merckx remporte le Tour de France ;
Le pays de Galles remporte le Tournoi des 5 nations ;
L’année est exceptionnelle pour les vins de Bourgogne, si certains en ont encore …
Création de la radio ‘’FIP’’ ;
Mission Apollo XIV sur la lune ;
Idi Amin Dada se proclame Président et Général en Ouganda ;
Le Bangladesh proclame son indépendance ;
Naissance de Charlotte Gainsbourg ;
Le président Nixon suspend la convertibilité du dollar ;
Entrée de la Grande-Bretagne dans le marché commun ;
La Chine devient membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU ;


J’en oublie certainement, vous voudrez bien me pardonner.

Et surtout, nous sommes toujours en période de guerre froide.

La guerre au Vietnam rassemble de plus en plus d’opposants dans les manifestations qui se déroulent aux Etats-Unis et un peu partout dans le reste du monde.

Les Etats-Unis cherchent à se désengager de cette guerre, de ce bourbier dans lequel ils se sont englués au cours des sept dernières années.

Il me reste maintenant à vous présenter l’un des personnages, sinon le personnage le plus important de cette histoire.
Il se nomme Manuel Elizalde, il est Philippin, né d’un père de descendance espagnole et d’une mère américaine.

Il est riche, président d’un conglomérat d’entreprises, proche du pouvoir, car ‘’cronie’’ de Marcos et depuis 1968 à la tête de PANAMIN, une agence gouvernementale créée afin de protéger les intérêts des minorités ethniques.


Avant 1971 il est surtout connu pour ses frasques de ‘’Dandy et de Play boy’’, défrayant souvent la chronique de la presse populaire locale.

En 1983, peu de temps après l’assassinat de l’opposant politique Benigno Aquino Jr. (le père de l’actuel Président), il fuit, ou tout du moins est forcé de quitter les Philippines. A ma connaissance il n’est pas impliqué dans l’assassinat, mais aurait eu quelques différents avec la Première Dame Imelda Marcos.

Il aurait fuit avec quelques millions de dollars d’une fondation, à moins qu’il ne s’agisse de millions de la famille Marcos qu’il aurait sorti du pays.

Il monte une plantation de café au Costa Rica, plantation dans laquelle il entretient plus d’une douzaine de jeunes filles philippines. Il est expulsé du pays par le Gouvernement Costa Ricain suite à des rapports scandaleux sur ce qui se passe à l’intérieur de la propriété lourdement gardée.

Il faut dire à sa décharge qu’il a commencé à s’occuper à défendre des minorités ethniques locales menacées et que cela n’a certainement pas été apprécié à sa juste valeur par les autorités locales.

Manuel Elizalde était réellement intéressé par la défense des minorités.
Lui et sa femme ont adopté plus de cinquante enfants de ces minorités.


De plus il savait d’expérience, la surveillance des grandes propriétés familiales, que certaines parties des Philippines sont pratiquement impénétrables. Voir à ce sujet mon post ‘’Lost soldiers’’, ces soldats japonais cachés dans l’île de Lubang, qui continuent à faire la guerre et dont le dernier ne se rendra qu’en 1972, soit 27 ans après la fin des hostilités.

Il retourne aux Philippines en 1988, sous le régime de Cory Aquino et prend la Présidence des nombreux business dans laquelle sa famille est engagée. Radio, mines, fer, énergie, sucre, etc.

En 1993, sous le régime du Président Fidel V. Ramos, il est pressenti pour devenir Ambassadeur des Philippines au Mexique. Mais devant le tollé général que soulève une telle nomination, principalement du fait de son implication sous le régime de Marcos, la nomination est annulée.


Il meurt à Manille le 3 mai 1997 d’une leucémie.


Mais venons-en aux Tasaday.

En juin 1971, la nouvelle éclate dans les rédactions du monde entier, la nouvelle se propage comme une traînée de poudre. Les journaux en font leur une, dans les rues, au travail, en famille … l’on ne parle plus que de cela.

Et de quoi parle-t-on, qu’est-ce qui retient l’attention du monde entier ?

L’on vient de découvrir sur l’île de Mindanao, tout au sud des Philippines, dans un endroit particulièrement difficile d’accès, une tribu sauvage qui vit à l’âge de pierre. Cette tribu n’aurait eu aucun contact avec le monde extérieur depuis plus de mille ans, elle serait restée totalement isolée des autres tribus de la région. La version moderne du noble sauvage de JJ. Rousseau.

Quand Manuel Azalde annonce la découverte d’une tribu des Philippines totalement hors du temps, une tribu qui ne connait ni la corruption, ni la violence et encore moins la guerre, une tribu qui n’a aucun mot dans son langage pour dire guerre, combat, lutte ou arme, il touche la corde sensible de millions de gens ordinaires qui parfois s’autorisent à penser à une vie simple, près de la nature et dénuée de toute violence.

Nous sommes en plein époque du mouvement  hippie, une vague de non violence semble vouloir submerger le monde. Tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil, faites l’amour, pas la guerre …

Et pourtant la guerre froide menace encore et toujours, nous sommes au plus fort de l’engagement militaire américain au Vietnam, la création du Bangladesh se fait dans un bain de sang … la jeunesse occidentale ne rêve plus que des Indes, de Katmandou, de la philosophie bouddhiste et de la non- violence.

Je fume mon joint en écoutant Phallus Dei, tout en partageant mes copines ;  je rêve à des pays et à des paysages exotiques, au chaud soleil des tropiques, pas encore à mon hamac avec une SMB bien glacée, mais cela viendra.


Faisons un petit résumé.

Au milieu de l’année 1971, une petite tribu de 27 personnes est découverte aux Philippines.
Cette tribu vit la vie de l’homme des cavernes et ne sait absolument rien de ce qui se passe autour d’elle, elle n’a aucune idée de ce que peut-être le monde, ne sachant même pas qu’il puisse y avoir d’autres humains sur la planète.

Selon Manuel Elizalde, le Directeur de Panamin, l’Agence Gouvernementale Philippine d’assistance aux minorités : « ils ne réalisent même pas qu’il y a une mer de l’autre côté de Mindanao, ils ne savent même pas ce qu’est le riz ». L’argument choc, des Philippins qui ne connaissent pas le riz !

L’apparence primitive des Tasaday semble être dans la droite ligne de l’idée que l’on pouvait, au milieu du XXème siècle, se faire de l’homme des cavernes idéal. Ils n’ont pas de mots pour exprimer arme, hostilité ou guerre.

Pour une frange de la population une vie simple et idéale, sans tabous ni religion, un modèle en quelque sorte ; ‘’nous voulons vivre comme des Tasaday, dans des grottes, en utilisant des outils de pierre, en vivant de chasse, de pêche et de cueillette.’’

Les Tasaday auraient-ils pu survivre seuls, isolés, à l’écart du monde,  dans leurs grottes et ce depuis dix mille ans ?
Une idée bien tentante à l’époque, vivre en petite communauté, sans guerre ni violence, sans religion, en totale harmonie avec la nature …



Les Tasaday n’auraient pas pu surgir à un meilleur moment.
Une sorte de volonté de retour aux sources s’était amorcée avec le mouvement hippie dans les années soixante.
Avec les Tasaday les gens avaient maintenant sous les yeux la preuve tangible qu’une telle culture pouvait exister, non pas seulement dans le passé, mais à leur époque.

L’on peut dire que les Tasaday naissent à l’histoire le 7 juin 1971, lorsque Manuel Elizalde fait parmi eux une entrée remarquée en hélicoptère.

D’après Elizalde, il aurait été informé de la présence de cette tribu par un membre d’une autre tribu ayant des contacts épisodiques avec la civilisation. Un peu l’histoire de l’homme qui a vu l’homme, qui a vu l’homme, qui a vu l’homme  … qui a vu l’ours. Pas vraiment une histoire de première main.

Cette découverte fût aussitôt l’occasion de brèves rencontres entre les Tasaday et quelques hommes de science. Chercheurs jésuites et laïcs de l’Ateneo de Manila, les ethnologues Frank Lynch et Robert B. Fox, le linguiste Teodoro A. Llamzon furent les premiers informés et les premiers, après Elizalde, sur les lieux.
Puis, c’est la ruée des médias. Le 23 mars 1972 arrive John Nance, un correspondant de l’Associated Press, qui écrira un livre sur les Tasaday. Dans un chapitre intitulé ‘’la télévision et les Tasaday, il décrit ce que fût cette chasse à l’information.

En effet, il n’est pas le seul à être entré en scène. La télévision est déjà là, bientôt suivie d’une myriade de chasseurs d’images, de preneurs de notes, d’envoyés spéciaux, de pigistes, de grands reporters, tous chargés de ‘’couvrir’’ ce non-événement, la simple existence de 27 membres d’une tribu, 27 personnes dociles à l’extrême.


Le National Geographic magazine va consacrer 32 pages aux Tasaday, qui immédiatement deviennent des célébrités mondiales. Un mois plus tard c’est au tour du correspondant de la chaine NBC News de présenter les Tasaday au monde entier, via la télévision.

Et c’est ainsi que filmés, enregistrés, décrits, télévisés, mais également manipulés, les Tasaday vont devenir les vedettes d’un jour. (Quelques mois en fait).

Charles Lindbergh, Gina Lolo Brigida et d’autres, font le déplacement dans la jungle pour se faire photographier en compagnie des gentils sauvages.


L’émergence des Tasaday.

En fait les Tasaday ne pouvaient pas représenter une authentique découverte, n’ayant jamais été à proprement parlé une tribu perdue ni totalement isolée, contrairement à ce que l’on prétendait.
En fait ils sont toujours restés plus ou moins en contact avec les tribus voisines.

Le livre de John Nance, ‘’The Gentle Tasaday’’, connut un très vif succès, principalement aux Etats-Unis.
Mais on se doute qu’une telle attention ne pouvait être soutenue bien longtemps.

Les Tasaday retombèrent dans l’indifférence quasi générale, ceci avec d’autant plus de facilité qu’aucun événement, ni scientifique, ni ‘’sensationnaliste’’, ne vint raviver l’intérêt qu’on leur avait porté lorsqu’on les trouva pour la première fois au plus profond de leur forêt.


Le potentiel de sensations fortes ayant immédiatement été épuisé, ils disparurent de l’actualité.

En ce qui concerne les chercheurs, le territoire Tasaday, 1500 kilomètres carrés dans le Sud-ouest de l’île de Mindanao, leur était pratiquement fermé. 

Protégés à outrance par un décret présidentiel, les Tasaday étaient aussi chasse gardée d’images.


Extrait d’un rapport de deux scientifiques, Fernandez et Lynch.

« Sur la base des données disponibles et recueillie antérieurement au premier juin 1972, les Tasaday sont décrit comme une bande de ‘’Manobo’’ (une tribu locale), sédentaire, patrilocale, exogame, qui vit dans des cavernes d’une vallée du Cotabato méridional à Mindanao. Le groupe compte à l’heure actuelle 26 individus, 13 adultes et 13 enfants, et tous les hommes mariés sont apparemment frères ou cousins germains. Bien que leur économie soit basée sur la cueillette, ils ont appris depuis 1966 à piéger plusieurs espèces animales. L’innovation la plus importante de ces dernières années a été la lame d’acier, en particulier le sabre d’abattis qui a réussi à remplacer leur traditionnelle hache de pierre. Des indications linguistiques préliminaires suggèrent que les Tasaday ont été coupés de leurs plus proches voisins pendant 600 ou plus. Cette conclusion, comme le reste du rapport, est encore à confirmer ».


Ce n’est qu’en avril 1986, quinze ans après, que les Tasaday feront, bien involontairement, à nouveau la une des journaux.

Mais ceci est une autre histoire qui fera l’objet d’un second post, post dans lequel je tenterai d’expliquer les manipulations symboliques auxquels ils ont donné lieu, aussi bien aux Philippines qu’aux Etats-Unis.



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