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Tuesday, November 8, 2011

CORREGIDOR ... VOUS CONNAISSEZ ?

Vous connaissez Corregidor, tout du moins vous avez entendu parler de cette île, le Rock, la forteresse, le Gibraltar de l’Asie du sud-est, le dernier rempart des forces Filipino-Américaines contre l’invasion de l’Armée Impériale japonaise lors de la seconde guerre mondiale.


L’une des plus importantes et célèbres places du théâtre de la guerre du Pacific ; Macarthur et son inoubliable ‘’I shall return’’, je reviendrai, le calvaire des prisonniers de la marche de la mort …

Le problème avec Corregidor, c’est que c’est presque exclusivement une destination historique et de pèlerinage, les îles (et oui, il y a plusieurs îles) ne sont absolument pas aménagées pour le tourisme, pas de resorts en bord de mer sur Corregidor, un simple hôtel de style Filipino-Spanish à flanc de colline, avec restaurant tout de même.


Maintenant que les canons se sont tus et que le silence à depuis longtemps repris ses droits sur l’île, cette destination tout à fait particulière, cette destination du souvenir voit passer des gens de tous les âges qui cherchent à savoir, à comprendre, à se souvenir du courage et de la bravoure des troupes Filipino-Américaines qui ont défendu ce bout de terre, dans l’horreur indescriptible de l’enfer de la guerre.

Corregidor a été la seconde île la plus bombardée durant la seconde guerre mondiale, après Malte en méditerranée.


Corregidor c’est un gros rocher, en fait un ancien volcan, actif il y a un million d’année et éteint depuis.
L’île à curieusement la forme d’un têtard, la tête à l’ouest,  la queue en direction de l’est, en direction de Manille. Elle est située à l’entrée de la baie, à environ 50 kilomètres de la capitale et se trouve occupée en permanence depuis le temps de la colonisation espagnole.



La visite de Corregidor commence en général par la montée à bord d’un bateau au niveau du Centre Culturel des Philippines, sur Roxas Boulevard à Manille.

Le terminal est un petit building juste à côté du Manila Yacht Club. Normalement, il est préférable de négocier un package avec une agence de voyage patentée, mais cela peut également se faire à partir du terminal. Il y a deux options, un tour d’un jour, c’est ce que choisissent la majorité des touristes ou passer une nuit sur l’île et rentrer le lendemain.

Le ‘’one day tour’’ se négocie autour de 1.500 à 2.000 pesos.

Comme indiqué précédemment, il y a peu de choix pour se loger ; l’élégant, mais néanmoins petit hôtel restaurant de style Filipino-Spanish et c’est tout … pas vraiment, nous verrons cela plus tard.
Habituellement, le déjeuner de l’option une journée se prend sur la terrasse bien ventilée de ce même hôtel, le Corregidor hôtel.


Le tour en un jour comprend habituellement un parcours dans un bus/tram coloré, de l’époque coloniale et que l’on nomme ‘’tramvias’’.

Vous avez le choix d’engager un guide qui parle le tagalog, l’anglais, le japonais ou le coréen. Désolé pour vous, je n’en ai pas trouvé qui parlaient français !

Mais ‘’Colergol’’, qui vient d’y faire une visite récente, pourra me donner quelques informations de dernière heure que je ne m’enquerrai pas d’ajouter prochainement.


A savoir, les guides qui parlent aux touristes japonais donnent une version édulcorée de ce qui s’est réellement passé lors de la reddition de la forteresse.

D’autre part il est fait abstraction des atrocités perpétrées par l’Armé Impériale tout au long de la guerre sur le sol philippin. Ou tout du moins elles sont minimisées à l’extrême, ceci afin de rester en ligne avec la version officielle japonaise qui veut qu’il n’y ait jamais eu d’atrocités perpétrées lors de la conquête et de l’occupation des Philippines par l’Armée Impériale.

Avec les Coréens, c’est une autre histoire !

Apparemment, selon les témoignages de rescapés et les recherches effectuées par des historiens Philippins et occidentaux, les gardes les plus cruels parmi les gardiens de prisonniers, se trouvaient être des Coréens engagés (mercenaires) par les Japonais.
Ceux-ci essayant par leur cruauté envers les prisonniers d’échapper à l’oppression des Japonais, leurs Maîtres.

Le tour à des visites programmées des principaux sites, maintenant si vous souhaitez visiter à votre rythme ou si vous voulez visiter d’autres lieux, demandez à votre guide s’il peut vous louer un véhicule avec un guide.


Petite histoire de Corregidor


Il existe deux versions concernant l’origine du nom de Corregidor, les deux sont  espagnoles. La première version voudrait que nom ‘’Corregidor’’ provienne du mot espagnol ‘’Corregir’’ qui veut dire corriger.

Tous les navires à destination de Manille devaient faire un stop à Corregidor pour y subir une inspection et éventuellement une modification (correction) des documents de bord concernant leur cargaison. La deuxième version explique que le nom découle de l’utilisation de Corregidor comme centre pénitentiaire et centre de correction, également ‘’corriger’’.

Les Espagnols y installèrent un phare et y maintenaient une garnison permanente, l’île servant également de vigie pour informer Manille d’éventuelles, invasions ou intrusions ; Pirates Chinois ou Moro, Portugais, Anglais, Hollandais … qui disputaient le pouvoir des îles à Madrid.

Il y a en fait cinq îles qui se trouvent à l’entrée de la baie de Manille : la plus grande est Corregidor ; à quelques encablures au sud de celle-ci se trouve Caballo Island (le cheval) ; Limbones Island se situe à l’entrée sud de la baie ; Carabao Island et freylé Islands, toutes deux proches du rivage sud de la baie, sur la province de Cavite.

Caballo Island possède également un fort (le Fort Hughes) creusé dans les rochers par les Américains et qui était équipé de canons de longue portée ainsi que de mortiers lourds.

Sur Limbones Island il reste quelques vestiges de la présence japonaise, mais à mon avis les Américains n’y ont jamais eu d’armement fixe ou de garnison.


Carabao Island est un fort sur trois niveaux (le Fort Frank), également creusé dans la roche et qui était lourdement armé. Seules les galeries demeurent et l’on peut encore décrypter les indications sur les panneaux, comme chambre des générateurs, stockage des munitions, salle radio, salle de tir … de nos jours le paradis des chauves-souris.

Le plus étrange, le Fort Drum, une sorte de cuirassé de béton qui semble vouloir gagner le large. Deux tourelles d’acier portant chacune deux canons sont encore bien visibles sur la partie avant, face au large, de l’ancien îlot de Freylé.


Nota :

Caballo Island est normalement interdite aux civils, c’est une base des Garde-Côtes philippins.

Le Fort Frank sur Carabao Island est extrêmement difficile d’accès et de plus dangereux pour quelqu’un qui ne connait pas. Toujours se faire accompagner par un local et demander l’autorisation de visite au Barangay de Pantugan. 

Freylé, le Fort Drum, il faut s’y rendre avec une banca et un pêcheur qui connaisse bien, un seul accès sur la partie sud et inabordable dès qu’il y a un peu de mer.

Corregidor (l’ensemble des forts) a été le bastion clé de la défense des Philippines lors de l’invasion japonaise entre décembre 1941 et mai 1942.
Si la défense de Manilla, contre une invasion à partir de la mer, était bien assurée avec les forts de la baie et ceux de Subic, il n’en était pas de même pour le nord du pays.

Un peu comme la France avec la ligne Maginot … ils ne sont pas passés là où on les attendait.


Immédiatement après le bombardement de Pearl-Harbor, les Japonais débarquent à 250 kilomètres au nord de Manille, dans le Golf de Lingayen.

Le Général Douglas Macarthur sait qu’il ne peut défendre la totalité de Luzon aussi décide-t-il de concentrer ses troupes sur la défense de la presqu’île de Bataan.

De plus son aviation a été pratiquement détruite au sol le jour de l’invasion, il ne possède aucune couverture aérienne et les Japonais ont effectué un deuxième débarquement au sud de Luzon. La route de Manille est ouverte pour les envahisseurs et la Capitale est déclar
ée ville ouverte.
De décembre 1941 et ce jusqu’au 9 avril 1942, date de la chute de Bataan, les troupes Filipino-américaines, en infériorité numérique et en armement, vont ralentir la progression de l’Armée Impériale en direction du sud. En direction de Corregidor, le siège du Gouvernement du Commonwealth des Philippines et quartier Général des forces américaines.

La jungle, les moustiques, la malaria, les snippers japonais, les navires qui pilonnent la nuit, l’aviation qui bombarde le jour et plus de couverture aérienne … l’enfer de Bataan !

C’est de Corregidor que le Président Manuel Quezón et le Général Macarthur vont quitter les Philippines pour l’Australie en février 1942, laissant le commandement de la défense au Lieutenant Général Jonathan M. Wainwright.

Après la chute de Bataan, la position de Corregidor devient intenable. Les Japonais qui sont positionnés sur les hauteurs de Bataan pilonnent l’île à qui mieux-mieux, en vue directe.


A l’autre extrémité de la baie, les Japonais ont installés leurs canons lourds sur le Pico de Loro, un pic de 700 mètres d’altitude également en vue directe de Corregidor, de Freylé et du fort Frank.

Un déluge de fer et de feu, complété par des bombardements incessants de l’aviation japonaise qui n’a aucune opposition dans les airs.
Pour couronner le tout, les bombardements aériens se font à une altitude à laquelle la DCA américaine est totalement inefficace.

Les Japonais débarquent sur Corregidor. Après quelques batailles particulièrement sauvages sur l’île, Corregidor, à bout de souffle, de munitions et sans ravitaillement, va capituler le 6 mai 1942. Les forces alliées se rendent au Lt. Gén. Homma Masaharu après avoir stoppé l’avance de l’armée Impériale Japonaise pendant près de cinq mois, ce qui aura une importance capitale dans la suite de la guerre. 


L’île est divisée en trois parties, la partie haute, la partie médiane et la partie basse.  Comme je l’ai dit précédemment l’île ressemble à un têtard, la tête, l’arrière de la tête (le cou ?) et la queue.

La tête, la partie haute, c’est là que se situent, que sont concentrés les fortifications et les canons. Sans vouloir entrer dans les détails, l’on peut considérer que forts et canons ont été érigés et mis en place entre 1900 et 1914, avec un coût très important pour le budget américain. Les différentes batteries portent le nom d’officiers américains morts sur le sol philippin. Par exemple la batterie Way a été nommée en l’honneur du 2nd Lieutenant Henry N. Way, mort en service aux Philippines en 1900.

Il y a six canons spéciaux, des très gros, qui ont la particularité de monter pour tirer et de redescendre derrière leur mur protecteur de béton renforcé, après avoir craché … le feu. Oh n’y pensez pas, n’y songez même pas, ce sont véritablement de gros canons, destinés à défoncer les cuirasses des temps anciens, plus de notre époque.

C’est de cette partie haute de l’île que vous allez prendre vos plus belles photos, les ruines des ‘’Mile long Barraks’’, ce bâtiment ne faisait pas réellement un mile de long (1.609 mètres), mais si vous arpentez les trois niveaux, vous arriverez à parcourir cette distance. Attention de prendre vite vos photos, les tramvias ne stoppent pas très longtemps à cet endroit et … il n’y a pas de taxis sur l’île.


Le Pacific War museum, the Eternal Flame of Freedom, vue sur Manila Baie, Bataan, les côtes de Cavite avec le Pico de Loro.
Les ruines du ‘’Cine Corregidor’’, le phare espagnol (le plus haut point de l’île), la place des parades et le quartier des officiers.

Sur la partie médiane de l’île se trouvent des baraquements en ruines, un hôpital militaire, the Youth for Peace Campsite, une réserve aviaire qui est l’hôte d’espèces d’oiseaux endémiques et étrangères ainsi que le Filipino-American Friendship Park.


La partie la plus basse est là où se trouvent les docks, y compris celui d’où embarqua Macarthur et d’où il aurait annoncé ‘’I Shall return’’. Il faut dire qu’il avait laissé, ce n’est un secret pour personne, sa maitresse au Manila hôtel. Comme il tenait à sa petite chose … l’on comprend mieux, à présent, pourquoi il a fait cette déclaration.

Il attendra quand même deux ans et dix mois avant que de reprendre Corregidor, pour la maitresse, sorry … je ne sais pas. Il y a également plusieurs parcs et jardins sur cette portion de l’île.

Le tunnel de Malinta débute sur la partie médiane de l’île et se poursuit en direction de l’est, sous la partie la plus basse. Le tunnel servait de quartier général pour les Forces Armées US du Far East durant cette période et il a été joyeusement bombardé.

Il est possible de visiter Corregidor tout au long de l’année. Néanmoins, si vous ne souhaitez pas rester bloqué quelques jours dans ce lieu historique, je vous conseille de jeter un petit coup d’œil à la météo et, s’il n’y a pas de typhon en courte approche … vous pouvez y aller.


Les derniers tarifs pour Corregidor :

Le ‘’day Tour ‘’, une journée Php 1.999 pour un adulte et Php1.118 pour un enfant : ceci inclus, l’aller-retour en bateau, l’entrée sur le site et les taxes, la visite de l’île guidée avec un déjeuner buffet.
Le tour en deux jours, Php 2.880 pour une personne et Php 2.449 pour deux ou trois personnes dans la même chambre. Enfant Php 2.250.

Option : son et lumière dans le tunnel de Malinta, Php 150 par personne.
Une surcharge de Php 100 par personne est demandée pour le Fuel Surcharge !
Encore un truc bien philippin.

La grande majorité des agences de voyages et tours opérateurs, vont vous jurer qu’il n’y a pas d’autres possibilités que le Corregidor hôtel pour se loger et dîner.
Il en est de même pour les Guides.
Il y a : le Corregidor Cove Café ; le Sea Calm Inn ; le Macarthur Café et un camping à South Beach.

En ce qui concerne la vie nocturne, cela se situe entre le désert des Tatares et celui de Gobie, rien, nada, nothing … même pas un petit videoke bar. 


Un petit plus.

Le départ de la rébellion des Musulmans dans le sud du pays, rébellion qui fait toujours des ravages dans l’île de Mindanao de nos jours, si situe sur l’île de Corregidor. Le massacre de jeunes recrues musulmanes, opposées à un projet du Président Ferdinand Marcos. Le Jabidah Massacre.

Parlez-en à votre guide et demandez-lui à visiter l’endroit.

Attention aux moustiques, aux singes qui vivent en liberté sur l’île … la rage est présente au pays des 7.107 îles !

En fait je voulais vous parler d’une allocation qui vient d’être donnée par le Gouvernement philippin, allocation destinée à la réhabilitation de certaines parties de l’île qui ont particulièrement souffert du passage des deux derniers typhons !



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.

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