Saturday, February 8, 2014

MANILLE ... CONTRE PROVINCE !

Etonnant pays, certains l’adorent, d’autres le détestent, il  semble n’y avoir aucun juste milieu, uniquement les extrêmes.

L’on peut se poser la question de savoir pourquoi ?


J’ai déjà abordé ce sujet dans mon billet
http://expatauxphilippines.blogspot.com/2012/01/philippines-pourquoi_13.html   j’y donne un début de réponse.

Mais il se pourrait également que certains n’y trouvent pas ce à quoi ils s’attendaient.

Premièrement, tout va dépendre du ou des endroits que vous allez visiter, de l’endroit où vous allez séjourner, de l’endroit où vous allez vivre, pour ceux qui viennent s’installer.

Manille, dans une moindre mesure les autres grandes villes, ressemble  à de nombreuses autres capitales qui se trouvent sous ou proches des tropiques. Tout du moins c’est la première impression que la ville peut donner au nouvel arrivant.

De grande avenues et des rues qui se croisent à angles droits, des embouteillages, de nombreux feux tricolores, une présence policière renforcée, des ralentisseurs en veux-tu en voilà, des buildings de quarante étages et plus à perte de vue, bien que la vue soit de plus en plus limitée, sommes-nous aux Philippines ?

Des places, des ronds points aménagés, des boutiques de luxe aux noms internationaux, des restaurants qui offrent les cuisines du monde entier, de puissantes voitures, les derniers modèles venus d’Europe, des États-Unis ou du Japon et qui feraient pâlir d’envie nombre de capitales occidentales.

Avec ces rangées de cocotiers, de palmiers et d’arbres tropicaux, ces rues propres et rectilignes (sauf à Makati), si ce n’était le bronzage des policiers et des gardes de sécurité, l’on pourrait très bien se croire, compte tenu de la température, en Floride ou en Californie.
Il s’agit de la Manille moderne. 


Ici et là il vous sera possible de voir de la misère ou tout du moins ce qui vous apparait comme de la misère.

Si vous vous rendez au fort (Fort Bonifacio Global City) en venant de Buendia, quand vous passez au- dessus d’EDZA en utilisant le Kalayaan fly over, regardez en direction du nord, le contraste est saisissant, des grattes-ciel d’un côté, ce qui ressemble à des taudis de l’autre.

Quelques familles avec de nombreux enfants qui dorment sur des cartons dans le quartier d’Ermita, des gamins qui passent de voiture en voiture en quémandant quelques pièces au niveau de l’intersection d’EDSA et de Roxas Boulevard, des familles entières qui dorment, installées le long des contre-allées de ce même boulevard.

Où se trouve la vraie misère, ces bidonvilles abondamment décrits par les médias, ces pauvres, ces gamins en haillons qui courent pieds nus dans des rues pavées de nids d’éléphants, ces mendiants, ces familles à la recherche de leur pitance journalière dans les détritus et ordures rejetés par la capitale ? 

Pour cela il faudrait que vous écartiez un peu des grands axes, que vous délaissiez les quartiers de Makati, du Fort, de Pasig, de Mandaluyong ou d’Alabang. Que vous vous aventuriez dans les ruelles de Santa Cruz, de Quiapo, de Tondon ou de Binondo dans le vieux Manille, ou peut-être du côté de Cubao, de Novaliches, du Old Balara ou de Culiat, le Barangay musulman de Quezon City. Valenzuela, les berges de la Pasig River offrent également ces tristes spectacles.


Dans le vieux Manille, du côté de Tondo, la ‘’Smokey Mountain’’  n’est plus l’horreur qu’elle était. Néanmoins, il vous sera possible de voir des gamins grattant la colline à la recherche de morceaux de bois qui seront transformés en charbon de bois.
http://expatauxphilippines.blogspot.com/2013/07/tondo-la-smokey-mountain.html

Mais cela existe également au centre de la capitale, encore faut-il faire l’effort de le découvrir. En passant, confortablement installé sur le siège arrière de votre taxi, vous ne verrez rien ou presque rien. 

Ici la misère se cache, elle ne s’étale pas et aux endroits où il serait possible de la voir ouvertement, rares sont les touristes et étrangers qui s’aventurent dans les villes et villages de squatters.

Las Piñas, en limite de Bacoor, propose également ses villages lacustres posés sur les lagunes, avec en fond les immeubles de Makati. Ils sont bien visibles à partir du Cavitex, l’autoroute qui va vers le sud en longeant la baie.

Adriatico Street, haut lieu du tourisme local s’il en est, allez-y faire un tour, de nuit, à proximité de son intersection avec Quirino Avenue. Regardez bien dans les jeepneys, les tricycles et pedicabs qui sont parqués de chaque côté de la rue. Des dortoirs, ces moyens de locomotion de jour deviennent des dortoirs la nuit.

Ici un père qui dort avec ses trois enfants dans son ‘’pedicab’’, ce mini vélo attelé d’un side-car et qui pour quelques pesos va vous éviter de marcher sous l’ardent soleil des tropiques.
Où est la mère ? Est-elle morte, s’est-elle enfuie, travaille-t-elle dans un bar boui-boui éloigné ou se prostitue-t-elle pour quelques dizaines de pesos avec des chauffeurs de taxis ou de jeepneys ?



Dans les jeepneys des familles entières dorment à l’intérieur, sur les toits, sur les capots moteurs et même sur les gros pare-chocs qui se situent à l’avant.

Tous les pedicabs et tricycles sont ainsi occupés par des gens qui les utilisent pour dormir.
Ces gens travaillent le jour, souvent durement et pourtant ils ne peuvent même pas s’offrir une toute petite place avec un toit pour y dormir.

A l’intersection de Quirino Avenue et d‘Adriatico Street se trouve une station d’essence, de nombreux taxis y sont parqués. A l’intérieur de ces taxis, la nuit, les chauffeurs dorment. La majorité d’entre eux habitent dans des lieux très éloignés, ils perdraient beaucoup de temps pour y rentrer chaque nuit.

Une fois par semaine, le jour du colorum, ce système qui limite la circulation des véhicules un jour par semaine en fonction du numéro d’immatriculation, ils rentreront chez eux afin de voir la famille.

Vous souhaitez voir des squatters, suivez à pied la seule et unique voie de chemin de fer qui traverse Manille du nord au sud, du côté de Paco, de Pandacan ou de sampaloc par exemple. Croyez-moi les trains ont des difficultés à se frayer un chemin au travers des cabanes qui envahissent l’espace jusqu’aux ballastes. Les accidents sont fréquents, souvent mortels.

Attention si vous marchez de nuit dans le Rajah Sulayman Park, vous risquez de déranger les nombreuses personnes qui y dorment régulièrement. Et pourtant, vous vous trouvez dans un lieu touristique, en face de l’église de Malate, un endroit où l’on trouve de nombreux restaurants et des étrangers en visite dans la capitale.


Dès que la nuit étale son lourd manteau et la nuit tombe entre dix-sept heures trente et dix-huit heures trente sous notre tropique du cancer, ce sont les demoiselles de la nuit qui sortent. Quand je dis demoiselles, il y a en fait un peu de tout.

Quezón avenue pour les pros et semi-pros, mais il existe des centaines d’endroits pour qui connait.

Des étudiantes, parfois des écolières en uniformes, qui attendent le client aux bords de certaines rues connues des amateurs philippins. FB Harrison St. par exemple, mais je ne vous donnerai pas l’intersection.
Il faut bien payer les études, les fournitures scolaires, quelques sorties et l’indispensable téléphone portable, quand ce n’est pas plus simplement le besoin de se nourrir.

Il est également possible de rencontrer ces pauvres, que dis-je, ces miséreux, dans leurs habitations de fortune qui s‘accrochent aux berges escarpées des cours d’eau qui sillonnent la capitale et sa banlieue.

Faits de bois de récupération, de cartons et de plastiques, ils ne sont guère solides ces abris de fortune. Comme à la moindre pluie de mousson les bras de rivières se transforment en torrents furieux et impétueux qui emportent tout sur leur passage, les abris viennent bloquer l’écoulement des eaux, provoquant par la même des inondations souvent meurtrières.

Sous certains  ponts, des familles entières sont regroupées et vivent là, sans eau ni électricité, sans sanitaires, dans le bruit et la pollution de la circulation routière  intense de la capitale philippine.



Ici des enfants naissent, des personnes meurent, dans l’indifférence générale.

Les Philippines à deux vitesses, deux mondes qui se côtoient sans jamais se mélanger.
http://expatauxphilippines.blogspot.com/2012/12/les-philippines-deux-vitesses.html

Lorsque l’on parle de Manille (Manila en anglais et Maynila en Tagalog), l’on fait généralement référence à la Capitale et seconde plus grande ville en termes de population avec près de deux millions d’habitants. Manille étant la ville la plus peuplée au monde, avec une densité de population qui dépasse les 45.000 habitants au kilomètre carré.

Maintenant, nombreux sont ceux qui confondent encore Manille et Metro Manila. 

Manille se compose de seize zones : Binondo, Ermita, Intramuros, Malate, Paco, Pandacan, Port area, Quiapo, Sampaloc, San Andres, San Miguel, San Nicolas, Santa Ana, Santa Cruz, Santa Mesa et Tondo.

Alors que Metro Manila (The National Capital Region ou le grand Manille) se compose de 16 villes auxquelles nous devons ajouter la municipalité de Pateros. Caloocan, Las Piñas, Makati, Malabon, Mandaluyong, Marikina, Muntinlupa, Navotas, Parañaque, Pasay, Pasig, Quezón City, San Juan, Taguig et Valenzuela.

Alors que la ville de Quezon City est la ville la plus peuplée de l’archipel (environ trois millions d’habitants), l’on estime à une quinzaine de millions la population de la National Capital Region.

Cette région est le centre culturel, économique, politique et d’éducation des Philippines.
Elle compte pour 33% du GDP (PIB) de l’archipel.



Si on ajoute les municipalités qui jouxtent la NCR, l’on arrive à une population totale qui avoisine les 25 millions d’habitants. Soit un quart de la population totale des Philippines.
Les centres des affaires et des activités financières sont regroupées à Makati (Ayala Center et Rockwell Center), ainsi qu’à Bonifacio Global City, Taguig. 

Binondo, la plus ancienne ‘’Chinatown’’ au monde, demeure un centre important des affaires, les riches Chinois continuant à faire leurs business à partir cet endroit et ce, bien qu’ils possèdent des buildings de bureaux et parfois même des quartiers entiers dans d’autres secteurs de Metro Manila.

Il est fréquent, lors d’un rendez-vous d’affaire, que vous soyez invités à Binondo, alors que le siège de la compagnie se situe à Makati ou à Mandaluyong. De plus l’on y trouve d’excellents restaurants, chinois bien évidemment.

Les autres centres financiers de la ‘’Région’’ sont : le Araneta Center, Eastwood City, le Triangle Park de Quezón City et Ortigas Center, situé à cheval sur les villes de Mandaluyong et de Pasig.

Deux nouveaux centre des affaires sont en train de voir le jour, à ‘’Bay City Reclamation Area’’ (portion de terre gagnée sur la baie) et Ayala Alabang avec Filinvest dans la ville de Muntinlupa.

Mais revenons-en à nos pauvres, aux miséreux de Manille.
A mon avis, mais je ne suis pas un expert, Manille est le seul endroit de l’archipel où l’on trouve cette misère, ces pauvres parmi les pauvres. Pourquoi ?

Le mirage, le mirage de la grande ville, ce flux incessant de migrants qui arrivent des provinces touchées par une catastrophe naturelle. Nous avons pu le constater lors de la catastrophe qui a frappé la ville de Tacloban lors du passage du typhon Haiyan. Suite au désastre les gens ne pensaient qu’à une chose, quitter la ville pour rejoindre Manille.

                                                                Squatters à Ternate             

Que vont-ils faire une fois arrivés dans la capitale ?
Ils ne vont que gonfler cette population marginalisée des squatters.

Sans argent, généralement peu éduqués, souvent peu ou pas qualifié, ne parlant que le Bisaya ou une langue locale, que vont-ils bien pouvoir faire pour ne serais-ce que manger ? Comment vont-ils arriver à s’en sortir ?

Souvent en se faisant exploiter. Les jeunes filles et jeunes femmes, les plus belles d’entre elles tout du moins, vont se prostituer, souvent dans un bar-videoke-boui-boui. De nouvelles recrues pour l’industrie du sexe, des proies faciles pour les recruteurs en tous genres.

Certains arrivent à échapper au cercle infernal, l’on en voit de nombreux arriver à Ternate, car ils y ont une connaissance, voire un membre de la famille qui s’y est installé il y a quelque temps. On les voit qui débarquent en famille d’un bus en provenance de Manille, chargés de quelques cartons qui contiennent toute leur fortune. Un bout de terrain désert sur le bord d’une route et ils construisent ce qui va devenir leur ‘’home’’.

Oh, ils vont toujours être pauvres, mais ils ne seront plus jamais miséreux comme ils l’étaient à Manille.

Ici l’entraide existe et il est possible de survivre en faisant de petits boulots. Pêcher, faire du bois dans la forêt, élever des poules, faire pousser des légumes et les revendre au marché, planter des arbres fruitiers, travailler dans les champs, faire de petits jobs dans la construction, etc.



Ils ne mourront pas de faim et auront un toit afin de s’abriter des intempéries, ce qui n’était pas toujours le cas dans la capitale.

Mon épouse me faisait récemment remarquer qu’ils sont de plus en plus nombreux ceux qui parlent le Bisaya dans la ville de Ternate. Mais je vous donnerai plus d’information sur ces nouveaux arrivants dans un prochain billet.

La pauvreté des provinces est très différente et plus supportable que celle de Manille.
Les gens le comprendront-ils un jour ?


Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.



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