Tuesday, May 15, 2012

CHINE , PHILIPPINES ... DÉCLARATION DE GUERRE ?


ET L’ON PARLE DE GUERRE ! 

(attention, ceci est uniquement mon point de vue)

Comme vous en avez sûrement entendu parler ou que vous l’avez lu dans votre quotidien préféré, maintenant je peux en parler et je vais essayer de vous donner une vue objective de la situation, de ce qui se passe réellement entre la Chine et les Philippines au sujet et dans la région du ‘’Scarborough Shoal’’.

J’en ai parlé beaucoup plus longuement, au fur et à mesure du déroulement de la crise, sur mon blog en anglais  www.frenchlivinginthephilippines.blogspot.com , expatriation, vivre aux Philippines

Ce qui est étonnant c’est que ce nouvel incident (cette affaire) a débuté il y a maintenant plus d’un mois et que ce n’est que ces derniers jours que la presse internationale commence à parler du sujet.

Etonnant ce black-out de la presse internationale ! 

Volonté de ne pas envenimer les choses ?

Le Scarborough Shoal, ce sont quelques rochers qui affleurent à la surface de la Mer de Chine du Sud, rebaptisée par les Philippines ‘’Mer de l’Ouest des Philippines’’.

En fait des hauts fonds parsemés de rochers et récifs qui délimitent une sorte de lagon en forme de triangle ; une cinquantaine de kilomètres de côté, une profondeur maximale de 15 mètres et couvrant une surface totale d’environ 150 kilomètres carrés.

Il n’y a pas d’habitant sur ces rochers.

La hauteur de ces rochers varie de 0,50 à 3,00 mètres et la majorité d’entre eux disparaissent à marée haute.

Le nom international de ce haut-fonds est ‘’Scarborough Shoal’ ou Scarborough Reef’, du nom d’un navire marchand transporteur de thé qui a fait naufrage dans cette région à la fin du 18ème siècle, ceci sans laisser de survivants.

Le nom donné par les Chinois à ce haut-fonds ‘’Huangyan Island’’ ; les Philippins nomment cet endroit Bajo de Masinloc ou Panatag Shoal.

Pour vous situer un peu la chose, le Scarborough Shoal se situe à 110 Nautical Miles (NM), 198 kilomètres, à l’Ouest de Subic Bay, l’ancienne base de la Navy américaine sur la grande île de Luzon aux Philippines.

C’est une région riche en poisson et de nombreux pêcheurs chinois y ont été arrêtés par les autorités philippines par le passé, plus particulièrement dans les années 1998-2001. La plupart de ces arrestations ont été faites sur la base d’utilisation de méthodes de pêches illégales et de pêches ou de captures d’espèces en danger ou protégées.


Quel est le problème ?

La Chine, officiellement la République Populaire de Chine, et les Philippines, revendiquent la souveraineté sur cette région (Taïwan revendique également cette région, mais comme la RPC considère Taïwan comme une province dissidente, ne compliquons pas les choses).
Donc la Chine clame, ‘’le Scarborough Shoal est une partie du territoire chinois !’’

La Chine déclare que le Shoal a été découvert par des Chinois et que ces rochers (qu’ils appellent certains ‘’îles’’, car il y a une différence juridique importante) sont référencés, dès 1279 sous la dynastie Yuan, sur une carte chinoise et que la région a été historiquement utilisée par les pêcheurs chinois. 

Les Philippines disent cette région est largement dans la Zone Economique Exclusive des Philippines, la ZEE étant de 200 miles à partir des côtes.

Remettons le conflit du Scarborough Shoal dans un contexte plus général, celui de l’expansionnisme chinois sur une grande partie de la Mer de Chine Méridionale.

Regardons la carte des revendications maritimes chinoises et Philippines.

Si vous regardez la carte, vous pouvez constater (la ligne grasse rouge) que la Chine revendique la souveraineté sur une grande partie de la Mer de Chine du sud.
Du sud de Taïwan (considéré comme une province) la ligne descend et touche les îles de Batanes (îles qui appartiennent aux Philippines), passe à courte distance sur l’Ouest de Luzon, descend sur Palawan, puis sur la Malaisie et Brunei, fait cap à l’Ouest, remonte au Nord le long des côtes du Vietnam, avant que de contourner l’île d’Hainan et de terminer à la frontière sino-vietnamienne.

Tout cela est basé sur : une carte de 1279, des vestiges d’épaves et des débris de poteries, le tout d’origine chinoise.

Le différent n’est pas uniquement entre la Chine et les Philippines.
La Chine est en conflit avec d’autres pays de la région : la Malaisie, Brunei, le Vietnam et dans une certaine mesure Taïwan.

Pour les Spratlys, un archipel situé à l’Ouest des côtes de la Malaisie et des Philippines, la Chine est en conflit avec les Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan. 

Tous ces pays revendiquent toute ou partie des 750 îles, îlots, récifs, bancs de sable, rochers, atolls, hauts fonds situés dans cette région, moins de quatre kilomètres carrés de terres perdues dans plus de 425.000 kilomètres carrés de mer.

Les Paracels., un autre groupe d’îles situé entre le Vietnam et la Chine, sont également âprement disputées entre la Chine, Taïwan et le Vietnam.

Je reviendrai sur les Spratlys qui ont un passé des plus intéressants et il y a des anecdotes qui valent leur pesant de cacahuètes ; le drapeau français a même flotté sur plusieurs de ces îles (partie de l’Indochine) et nous y entretenions deux stations météorologiques avant la seconde guerre mondiale.

On a vraiment foutu le bor..l partout !

Retour au Scarborough Shoal et résumé des incidents des derniers jours.
Tout commence le 8 avril dernier quand huit vaisseaux de pêche chinois ancrés au Scarborough Shoal sont repérés par un avion patrouilleur philippin.

Le 10 avril, le plus gros navire de guerre philippin, le Gregorio del Pilar, arraisonne et inspecte les navires de pêche chinois et découvre une grande quantité de coraux, de bénitiers géants et de requins, toutes des espèces en danger et protégées.

Alors que les Philippines voulaient arrêter les pêcheurs, trois navires de surveillance chinois surgissent, s’interposent et empêchent l’arrestation. Les pêcheurs sont autorisés à quitter la zone avec leurs bateaux, mais leur pêche est confisquée pour violation de la convention internationale sur le commerce  des espèces en danger de la flore et de la faune CITES.

Depuis chacun reste sur ses positions à se regarder en chiens de faïence, ou de porcelaine chinoise … au choix. Neuf bateaux de surveillance chinois contre deux Garde-côte philippins, (en fait un Garde-côte et un bateau de surveillance de pêche), le navire de guerre Gregorio del Pilar ayant été immédiatement retiré afin de ne pas envenimer la situation.

Les quelques bateaux de pêche philippins restés dans le secteur au début du face à face, font l’objet d’intimidation de la part de jets chinois qui font des passes en rase motte à quelques mètres au-dessus de leurs superstructures. Les Chinois ordonnent aux Philippins de bien vouloir immédiatement quitter l’île de ‘’Huangyan’’ territoire chinois.

Dans les semaines qui suivent, devant la menace chinoise, les derniers bateaux de pêche philippins encore présents vont se retirer. Le dragon chinois lui renforce ses positions, ce serait maintenant une trentaine de leurs navires qui se trouveraient à proximité du lagon.
On observe une escalade de la rhétorique, mais ne nous inquiétons pas de trop, cela fait partie intégrante de la négociation.

Dans une conférence de presse tenue le 3 mai dernier à Malacañang, le porte parole de la présidence Edwin Lacierda a dit qu’il était faux que les Philippines allaient perdre le Schoal. Insistant sur les droits souverains que le pays a sur le Panatag Shoal, Lacierda ajoute que le gouvernement Aquino ne laissera pas les Chinois installer une garnison sur le Shoal, comme ils l’ont fait il y a quelques années sur le Mischief Reef, en violation des accords passés entre les pays de l’ASEAN et la Chine.

Les officiels chinois ont monté le ton ces dernières semaines. Ils ont envoyé des avertissements de plus en plus violents au sujet de la dispute territoriale, tandis que les journaux officiels, les journaux d’état, envoyaient des avertissements d’un risque de guerre à petite échelle si les Philippines ne faisaient pas marche arrière.

Un présentateur d’une télévision a même déclaré sur une chaîne d’état, qu’il était indéniable que les Philippines faisaient partie intégrante du territoire chinois (sic).

La Vice-ministre des Affaires Etrangères Fu Ying a déclaré le 8 mai ne pas être très optimiste au sujet de la situation concernant Huangyan Island et que son pays était totalement préparé, afin de répondre à toute tentative d’escalade de la situation du côté philippin.

Alors que la plupart des Sénateurs appellent à une résolution pacifique, le Président du Sénat Jean Ponce Enrile, dit que les Philippines doivent se préparer à une possible guerre avec la Chine.

« Ceci est une indication que la Chine est en train d’essayer de nous arracher cette place qui nous appartient » dit Enrile, commentant sur le nombre de navires chinois de plus en plus nombreux sur le disputé Panatag Shoal.

« Nous devons nous préparer. Nous serions plus avisés d’acheter des équipements de guerre. Nous serions plus avisés d’acheter nos armes, nos moyens de défense » a dit Enrile aux journalistes.

Mais dans un entretien séparé, le Senateur Antonio Trillanes IV, qui est un ancien militaire, dit que les Philippines n’ont pas la capacité (militaire) d’engager une guerre.  

Trillanes insiste sur le fait que la loi qui était supposée assurer la modernisation militaire du pays n’a pas été appliquée du fait de la corruption.

D’autres Sénateurs, certainement plus réalistes, demandent d’urgence au gouvernement d’éviter d’aggraver la tension avec la Chine. Les Sénateurs Trillanes, Legarda et Manny Villar disent également qu’il est clair que le Scarborough Shoal appartient aux Philippines et que le différent doit être résolu de manière diplomatique.

Legarda demande également aux deux pays de se concentrer sur ‘’quoi construire’’ et non sur ‘’quoi détruire’’ et cela de toute urgence, du fait que tout acte de violence ne pourrait que compromettre la paix et la sécurité dans la région.

« Il est clair que le Scarborough Shoal appartient aux Philippines, car il se trouve dans la zone Economique exclusive des 200 miles du pays et les Philippines y exercent leur droit de juridiction et d’occupation ».

Néanmoins Legarda ajoute que la dispute au sujet du Scarborough Schoal ne doit pas affecter les relations entre les deux pays.

La Chine a dit à ses ressortissants jeudi dernier qu’ils n’étaient pas en sécurité aux Philippines (le 10 mai). Les journaux d’état mettent en garde du risque d’une guerre, le conflit des revendications territoriales en Mer de Chine du Sud pourrait aboutir à une situation hors de contrôle.


Les agences de voyage chinoises ont annoncées qu’elles avaient suspendu leurs opérations sur les Philippines, ceci sur l’ordre du gouvernement. L’Ambassade de Manille recommande à ses nationaux qui se trouvent déjà dans le pays de rester enfermés du fait des manifestations anti chinoises organisées dans le pays.

« Evitez de sortir à tout prix, si cela n’est pas possible ne sortez pas seul et si vous voyez des manifestations, quittez la zone, ne restez pas pour regarder ! » a indiqué un responsable de l’ambassade.

L’alarme a été sonnée par un média  contrôlé par l’état qui a écrit que le pays se préparait à entrer en guerre afin de faire cesser le face-à-face au Scarborough Schoal.

« Peut importe la volonté avec laquelle nous souhaitons discuter et trouver une solution, les actuels dirigeant philippins ont l’intention de nous acculer dans une position où il n’y aura pas d’autre solution que d’utiliser les armes ! » écrit le China Daily dans son éditorial.
« Manila vit dans un monde de fantaisie s’il prend notre retenue pour de la timidité », ajoute Hong Lei, le porte parole du Ministère des Affaires Etrangères chinois.

Hong Lei ajoute que la Chine était prête à se ranger à une solution pacifique du problème.
Mais l’éditorial s’est également fait l’écho d’autres avertissements durant ces dernières semaines dans le journal d’état ; entre autres comme quoi la Chine se préparait à utiliser massivement son avantage militaire afin d’écraser la volonté de challenge des Philippines pour le Schoal.

D’après deux sources que je peux considérer comme fiables, le niveau deux de préparation serait en vigueur dans plusieurs unités de l’armée (Il y a quatre niveaux de préparation dans l’armé chinoise).

Actuellement aucun des deux pays n’a de navires de guerre dans les environs immédiats du Shoal depuis le 8 avril dernier. Mais de nombreux navires de surveillance (armés ?) et un Garde-côte sont positionnés sur la zone pour affirmer leur souveraineté sur la région.

Les Philippines insistent sur le fait que ses revendications sur la zone sont supportées par la loi internationale, du fait que le Shoal se trouve bien à l’intérieur des 200 NM de sa Zone Economique Exclusive (EEZ telle que définie par la loi de la mer des Nations Unies).
Selon cette loi, une zone économique exclusive (EEZ) est une zone maritime sur laquelle un Etat a des droits spéciaux sur l’exploration et l’utilisation des ressources marines ; ce qui inclus la production d’énergie à partir de l’eau ou du vent. 

Cette zone commence à la côte et s’avance de 200 NM en mer (370 km).
 
Le Schoal se trouve à environ 200 kilomètres des côtes Philippines de l’île de Luzon et à plus de 1.200 kilomètres de la plus proche terre chinoise.

Les Spratlys en sont encore beaucoup plus éloignées et pourtant la Chine continue à vouloir asseoir sa souveraineté territoriale maritime sur pratiquement l’ensemble de la Mer de Chine du Sud.

Ce n’est pas la première fois qu’un différent intervient entre les autorités Philippines et les pêcheurs chinois au sujet du Scarborough Schoal. De nombreux pêcheurs de l’ex-empire du  milieu ont fait connaissance avec les prisons philippines ces dernières années.

Depuis deux ans environ, l’expansionnisme chinois dans la région se fait de plus en plus agressif ! 

La Chine, qui veut jouer le rôle de puissance régionale doit, depuis peu, faire face au retour en puissance des Américains qui ont décidé de faire de l’Asie du Sud-est leur pré-carré.

Je vous en parlais il y a trois ans déjà, mais Obama l’a confirmé, l’Iraq, l’Afghanistan c’est terminé, on fonce sur l’Asie du Sud-est. Cela va coûter moins cher et ça peut rapporter gros, en vente d’armes entre autres, pour que les pays de la zone puissent éventuellement se protéger … de la Chine !

Fort rapprochement entre les USA et le Vietnam, Singapour, l’Australie et dans une moindre mesure avec la Birmanie, la Malaisie et l’Indonésie.

Je ne parle pas des Philippines où l’on estime qu’environ dix mille soldats US sont stationnés, tous ne sont pas en uniforme, loin de là ; de plus il existe entre les deux pays un traité de défense mutuelle, signé en 1951et toujours en vigueur. Que dis-je, plus que jamais en vigueur avec la menace chinoise actuelle .

Pourquoi la crise éclate-t-elle à ce moment précis ?

Le 26 avril des exercices militaires conjoints entre troupe US et Philippines ont débutés.
Ces exercices, connus ici sous le nom ‘’Balikatan’’ (épaule contre épaule), se répètent aux Philippines depuis au moins 12 ans.

La particularité d’un de ces exercices, qui implique 4.500 Marines et 2.500 de leurs équivalents Philippins, est qu’il s’agit de la simulation d’un débarquement amphibie destiné à re-capturer une île envahie par des forces hostiles. De plus et comme par hasard, cet exercice prend place dans la Baie d’Ulugan, sur l’île de Palawan, non loin des très disputées Spratlys.
Malgré les dénégations conjointes des USA et des Philippines, c’est exercice est un avertissement direct à la chine et une réponse à la tension qui règne dans la région depuis plusieurs années.

Début 2011, des bateaux de pêche philippins avaient essuyé des tirs de semonce de la part de navires de guerre chinois, un navire d’exploration avait été également violemment repoussé.

Des jets chinois avaient été vus dans l’espace aérien philippin et de nombreuses incursions de navires de guerre chinois constatées.

Les Américains avaient immédiatement envoyé deux Aegis, des croiseurs porte missiles, qui avaient réalisé des exercices conjoints avec la ‘’Marine’’ philippine et qui avaient même fait relâche dans le port de Puerto Princesa sur l’île de Palawan.

La Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a réaffirmé, lors d’un sommet de ‘ASEAN en 2010 : « Il est de l’intérêt national des Etats-Unis d’assurer la liberté de navigation dans la Mer de Chine du Sud ».

Dans ses commentaires la Secrétaire d’Etat signalait le retour des US auprès des membres de l’Asean pour les aider à réclamer plus vigoureusement leurs revendications territoriales contre la Chine. Il en a résulté, pour les Philippines en particulier, mais pour le Vietnam également, une prise de position plus agressive de ces deux pays vis-à-vis de la Chine.

Quelles pourraient-être les conséquences d’une reconnaissance (tacite ou officielle), des revendications territoriales de la Chine sur la quasi-totalité de la Mer de Chine du Sud ?

En premier lieu la possibilité de bloquer le passage de tout navire, marchand ou de guerre, dans cette région. Il faut savoir que la moitié du commerce maritime mondial et les trois quarts du transport maritime d’hydrocarbures transitent par cette zone.

Les marines nationales des pays riverains seraient limitées à barboter dans une zone de quelques kilomètres à partir de leurs côtes respectives (Brunei, l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande dans une certaine mesure, le Vietnam, les Philippines et … Taïwan).

Il y a également une autre dimension économique non négligeable à considérer ; ces eaux sont particulièrement riches en réserves halieutiques et le secteur de la pêche est primordial pour plusieurs pays riverains.

La Chine pourrait, unilatéralement, décider d’interdire le droit pêche à un ou à tous les pays riverains dans toute la mer de Chine du Sud. Quel formidable moyen de pression !
De plus, et c’est certainement là le point le plus sensible, celui qui a le plus d’importance, le sous-sol sous-marin regorgerait de gaz et de pétrole ! 

Réserves qui seraient parmi les plus importantes réserves mondiales et qui de plus, au niveau des Spratlys, des Paracels et du Scarborough Schoal, seraient dans des eaux peu profondes.
Dans des eaux relativement peu profondes … ce qui intéresse bien évidemment la Chine, qui premièrement ne maîtrise pas, ou maîtrise mal les forages à grandes profondeurs et qui deuxièmement verra ses besoins en hydrocarbures doubler d’ici 2015 !

La manne, à portée des baguettes chinoises.

Bien que l’on puisse estimer que les premières revendications de la Chine (Kuomintang à l’époque) sur cette zone remontent en 1947, ce n’est que depuis les premières explorations réalisées à la fin des années 80 que l’agressivité de la Chine a commencé à se faire sentir.
Revenons-en au Scarborough Schoal et aux derniers développements de la crise.

Premièrement plus de touristes chinois aux Philippines, ils représentaient 9 % du total des arrivées de touristes en 2011.

Entre 1200 et 1500 containers de bananes Cavendish originaires de Mindanao au sud des Philippines, sont bloqués dans trois ports chinois sous prétexte de bactéries qui auraient été détectées ; une mesure de rétorsion sans aucun doute.

Le 15 mai la Chine déclare unilatéralement un ban sur la Pêche au nord du 12º de Latitude Nord et ce sur l’ensemble de la zone maritime qu’elle revendique. Ceci incluant la zone du Scarborough Shoal.

Les Philippines acceptent ce ban, tout en précisant que cela ne veut pas dire que les Philippines reconnaissent le droit de souveraineté de la Chine sur cette zone.
Le Président Aquino indique que du fait des dommages écologiques subis par le Shoal et uniquement pour cette raison, il accepte la proposition chinoise.

Le ban restera en vigueur jusqu’au 1er août de cette année.

Les Chinois ne vont certainement pas en rester là.
Une confrontation directe limitée avec les Philippines ?
Cela me semble peu probable.

Maintenant les Chinois ne peuvent pas non plus rester les bras croisés à regarder les Etats- Unis armer, entrainer et dans une certaine mesure protéger ses voisins.

La Chine doit avoir l’impression de se sentir étouffée ; d’un côté le Japon et la Corée (à l’Est), Taîwan au centre (sud) et les Philippines, à l’Ouest le Vietnam, dans une moindre mesure la Thaïlande, Singapour, la Malaisie et l’Indonésie …

Les Etats-Unis envisagent d’armer très sensiblement les Philippines.
Le petit problème étant le manque de financement disponible à ce jour. Néanmoins, un deuxième Cutter (le frère du Gregorio del Pilar) devrait arriver cette année, un troisième est en projet et l’on parle d’une escadrille de F 16.

Mais ce n’est toujours pas avec ça que les Philippines seront en mesure de résister à la Chine.

Donc les Philippines risquent bien de dépendre encore pour longtemps du parapluie US.
Pour des raisons stratégiques (économiques), mais aussi politiques, les US vont très certainement retirer une partie de leurs troupes stationnées à Okinawa. Une partie de la flotte pourrait trouver un nouveau port d’attache à Singapour.

La zone de la Mer de la Chine du Sud est une zone de conflit potentiel et ce pour des raisons économiques et stratégiques. Le retour des US, l’armement des pays alliés, comment la Chine va-elle réagir ? A suivre … de près.

Petite anecdote, mais qui a son importance, tandis que les US et les Philippins jouaient le Balikatan, la Chine a entamé un exercice naval conjoint avec … la Russie.



Vos avis, critiques et commentaires seront comme d’habitude les bienvenus.




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4 comments:

vl@dine9 said...

Les malouines sont anglaises et pas particulièrement situées dans la zone souveraines des 200 miles marins je crois non ?
j ai lu contrairement à toi des propos plutôt apaisants du côté chinois: on ne doit pas avoir les mêmes sources .
L'impérialisme américain à tout à gagner à l'enlisement chinois dans une guerre où que ce soit , c est évident non ?
Si tu tiens tant à prendre parti pour une des deux parties eh bien engage toi et pars en guerre pour le "roi de Prusse" heu non pour les bénéfices du lobby militaro industriel yankee !

Anonymous said...

Une actualité qui est passée presque inaperçue en France.

Quoi que des manifestants philippins ont protesté devant l'ambassade de Chine à Paris.

On m'a par ailleurs rapporté que des cyber attaques ont eut lieu de part et d'autres ces jours ci sur des sites officiels.

Franck

Jean-Hugues said...

@ vl@dine9: éventuellement d'accord pour les Malouines mais c'est pas une raison pour la Chine de répéter l'Histoire dans ce qu'elle a de moche!Ensuite si les USA ne sont pas désintéressés dans leur aide, il faut dire que les arguments chinois sont un peu gros quand on regarde une carte . . . Une dispute avec Brunei,la Malaysie ou le Vietnam j'aurai pu comprendre mais la Chine c'est un peu fort de café.

Anonymous said...

La fameuse carte de 1279! Je l'ai cherchée partout sur l'Internet, sans succès. Quelqu'un aurait eu plus de chance/perspicacité?