Thursday, April 19, 2012

OFW, KANO ... MÊME COMBAT ?


Vous vous souvenez de mon post “Tous les Kanos sont riches” ?

Dans ce post je vous faisais remarquer que pour les Philippins restés au pays des 7.107 îles nous sommes, nous les ‘’Kanos’’,  tous des multimillionnaires en euros ou en dollars.
Nous sommes des ATM ambulants (la tirette, le distributeur de billets), nous avons des arbres dans nos jardins sur lesquels poussent des billets de banque et des fontaines dans nos cours qui nous approvisionnent en or, argent et pierres précieuses !

Quand nous allons faire nos courses au supermarché, nous avons au moins € 15. 000 en liquide dans nos poches …

Donc le Kano qui est riche et dont la fortune n’a pas de limite doit payer pour le pauvre Philippin, ou plutôt pour toute la famille de la pauvre Filipina !


Une Pinay, une OFW, une Overseas Filipino Worker, pour faire court, une jeune femme philippine partie travailler à l’étranger, me disait récemment : « Je termine un mois de vacances aux Philippines et comme je veux continuer à gagner de l’argent, je repars immédiatement au Moyen Orient ».

Cela faisait cinq ans que je n’étais pas revenue dans mon beau pays et je ne pense pas y revenir avant au moins trois ans, si possible pour y vivre définitivement, je n’aime pas ma vie à l’étranger.

Depuis mon premier départ j’aide ma famille restée aux Philippines et je leur envoie régulièrement l’argent que je gagne. Je songe à stopper l’aide que je leur apporte, mais je ne sais comment le dire, je n’ai pas encore osé.

Depuis qu’il y a des guerres au Moyen-Orient il devient de plus en plus difficile d’y travailler, de plus les conditions se sont largement détériorées. Je souhaite maintenant m’occuper de mon propre futur, j’y songe très sérieusement.

Je pense m’installer aux Philippines avec mon Boy Friend, un Philippin qui travaille dans le même pays que moi. Nous voulons nous marier dans quelques années, monter un business au pays et fonder notre propre famille.
Lui aussi, aide ses parents ainsi que des frères et des sœurs qui vivent dans la région de Cebu.
Depuis quelques temps nous parlons de mettre notre argent de côté afin de préparer notre avenir.

Le problème est que nous nous sentons coupables d’avoir à agir ainsi, car nous avons, nous Filipinos, pour habitude d’aider financièrement la famille.

Mais nous devons aussi penser sérieusement à notre futur.
En dix ans je n’ai pas mis un centavo de côté, je n’ai rien ! L’argent que j’envois est immédiatement dépensé par ma famille et ils en veulent toujours plus.


C’est loin d’être un cas isolé, je dirais même que c’est une généralité.

De nombreux OFW se saignent aux quatre veines pour subvenir aux besoins des membres de la famille restés au pays, qui souvent ne font pas grand-chose, sauf à attendre l’argent qui arrive de ‘’abroad’’. De plus, ils n’en sont généralement même pas remerciés.


Je vous donne l’exemple de mon beau-frère Joseph, ‘’Jo’’ pour les intimes.

Il est parti mardi dernier pour l’Arabie Saoudite avec un contrat de deux ans et une possible extension de douze mois.

C’est son deuxième départ, il a déjà fait un petit séjour de près de trois années au Qatar, parti en août  2008 il en est revenu en mars 2011.

Son salaire de base à l’époque, de l’ordre de 18.000 pesos, pas si mal, trois fois le salaire moyen d’un Philippin resté au pays et de plus possibilité de faire des heures supplémentaires. Peu de frais, nourri, logé et peu de possibilités de sortir et de dépenser ; quelques cigarettes, une bouteille d’alcool à bas prix le vendredi soir et c’est à peu près tout.

Ayant une compagne et trois enfants, il avait été convenu qu’il fasse parvenir 5.000 à 6.000 pesos mensuellement à sa famille demeurée chez les beaux-parents.
C’est mon épouse qui recevait l’argent et qui le transmettait, tout en contrôlant que la belle famille n’en détourne pas une partie à son profit.

Compte tenu de nombreuses heures supplémentaires effectuées, son salaire réel moyen se situait autour de 24.000 pesos. Déduisons les 6.000 destinés à la famille et 3.000 pour ses faux frais.

Il aurait donc dû, après 32 mois passés au Qatar, revenir au pays avec de l’ordre de 480.000 pesos. Ah, n’oublions pas les ‘’pasalubong’’, les cadeaux pour la famille et il y en avait, personne n’avait été oublié lors de son retour.
Disons 50.000 pesos pour les pasalubong.

L’on pouvait penser qu’il avait donc plus ou moins quatre cents mille pesos sur son compte, une petite fortune au pays des 7.107 îles, de quoi envisager de monter un petit business.

Non, rien, il est rentré avec presque rien, quelques milliers de pesos vite dépensés dans ce que l’on nomme ici ‘’one night millionnaire’’ et à nouveau la galère du Philippin moyen.

Nous avions été informés qu’il avait répondu à deux sollicitations : une d’un de ses frères, qui ayant perdu son job souhaitait acheter un tricycle pour faire le taxi et une de sa mère malade, pour un séjour à l’hôpital. Nous avons également grandement participé à cette dernière, mais ici pas d’argent, pas de soins et avec un problème cardiaque !

Mais par la suite nous avons appris qu’il s’agissait, non pas de deux seules et uniques sollicitations, mais d’un nombre incalculable de ces demandes d’argent pour ceci ou pour cela.

Le premier versement pour le tricycle du frère n’était pas suffisant, une grosse réparation urgente et nécessaire sur ce même véhicule … véhicule qui n’a jamais existé, tout du moins qui n’a jamais été acheté.

Une sœur cadette qui souhaitait rentrer dans le cocon familiale après un échec de sa vie privée, les billets Manille / Davao pour elle et ses deux enfants, plus de quoi vivre quelques semaines … la sœur vit chez nous avec les deux gamins et nous n’avions jamais entendu parler de cet ‘’emprunt’’.

Le frère aîné qui, ayant trouvé un emploi sur le nord de Manille, avait besoin d’argent pour s’installer, un cousin qui souhaitait monter une entreprise de menuiserie, etc.

La compagne, qui avait besoin d’alimenter sa propre famille et qui sollicitait régulièrement, sans que mon épouse en soit informée.

Moralité quand le ‘’Jo’’ est rentré de son séjour de près de trois ans au Qatar, il était pauvre comme ‘’Job’’.

De plus et pour ne rien arranger, sa compagne, certainement affligées de violentes démangeaisons, se trouvait enceinte de six mois. Un miracle ? Bien que se prénommant ‘’Joseph’’, il n’a pas cru au miracle ; moralité la compagne vit depuis un an à Manille et le ‘’Jo’’, sûrement affecté, a traîné pendant un an avant que de retrouver un emploi ‘’abroad’’.

Deux des enfants vivent avec les beaux-parents, le troisième, l’aîné, dans la famille de Jo à Davao.


Ouf, le voilà reparti, dans de bonnes conditions et confiant.
Nous avons, une seconde fois, été dans l’obligation d’avancer les frais inhérents à un tel départ.

Afin d’éviter que le même phénomène ne se reproduise, à savoir une aspiration par trop rapide des salaires du beau-frère, ceux-ci seront directement versés sur un compte local et c’est mon épouse qui va totalement gérer cet argent.

Versé sur un compte bloqué aux Philippines, l’argent pourra difficilement s’envoler.


Tous les ‘’Kanos’’, mais également tous les ‘’OFW’’, sont riches !

C’est inscrit dans la mentalité du Philippin resté au pays et donc … Kanos et OFW doivent payer pour le pauvre ‘’Pinoy’’ resté sur l’archipel.

C’est bien connu, les rues des contrées étrangères sont remplies de billets de banque … des dollars, des euros, des rials … il n’y a qu’à se baisser pour les ramasser, les amasser et les envoyer au pauvre ‘’Pinoy’’.

Etonnant quand on sait que toutes les familles locales ont au moins une télévision, que la majorité des gamins vont à l’école, où je peux vous assurer qu’on ne leur enseigne pas que l’argent se ramasse ou pousse dans les arbres à l’étranger et que, de plus, douze millions de Philippins vivent et travaillent en dehors des Philippines ; ils reviennent de temps en temps et peuvent expliquer la réalité de la vie ‘’abroad’’.

Mais le Philippin a parfois la mémoire courte !

Bon, maintenant imaginons que le fils aîné d’une famille de huit personnes trouve un job à l’étranger et qu’il fasse parvenir 10 à 12.000 pesos chaque mois à ses parents.

Le père, ouvrier agricole qui gagne difficilement Php. 7.000, sur lesquels il va falloir déduire ses frais de transport, va peut-être se poser la question de savoir s’il doit continuer à travailler.
Je commence à devenir vieux, je suis fatigué et souhaite me reposer.

Je vais faire quelques petits boulots, ici et là, pour mes cigarettes et quelques litres d’alcool et je vais passer le plus clair de mon temps sous le ‘’Kobo’’ avec mes amis.

Un nombre grandissant d’OFW, qui gagnent correctement leur vie, souvent font construire et meublent leur futur maison … maison dans laquelle vit la famille, souvent les meubles sont revendus … pour faire un petit complément.

Le boom actuel de l’immobilier est le fait de l’influx d’argent de ces travailleurs qui ont des salaires proches de ceux des occidentaux.

Les marins gagnent en général bien leur vie et leurs maisons reflètent cette richesse relative. Si vous êtes observateurs vous pourrez, sur ce type de maison de marin, reconnaitre un ou plusieurs signes qui rappellent la profession de son propriétaire.


    
Pas si facile la vie d’OFW !
Les ‘’Héros’’ de Gloria !

Nombreux sont les ‘’Héros’’ fatigués et sans argent.



Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.



Retrouvez-moi en anglais sur :www.frenchlivinginthephilippines.blogspot.com





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